Paul Magnette

La présidence de Paul Magnette laisse-t-elle augurer une coalition entre le PS et la N-VA ?

À présent qu’Elio Di Rupo exercera pour la troisième fois le mandat de ministre-président wallon, il lâche la présidence du Parti socialiste. Sauf accidents, Paul Magnette deviendra le nouveau président à la mi-octobre.

Bien que Di Rupo ait fait entrer Magnette au parti en 2007, il y a depuis quelque temps de l’eau dans le gaz entre les deux. Si, ces derniers mois, Magnette prêchait surtout la passion de la gauche, Di Rupo parlait surtout de « responsabilité ». Néanmoins, le politologue Vincent Laborderie (UCL) ne s’attend pas à de gros changements lorsque Magnette reprendra la présidence. « Il était plus facile pour Magnette de se positionner à gauche tant qu’il n’était pas le président. Je soupçonne qu’il adaptera son discours à sa position. »

Le changement au sommet fait partie de la danse des chaises musicales qui s’est déroulée ces derniers jours au PS. De vieilles gloires comme Rudy Demotte, Jean-Claude Marcourt et André Flahaut n’ont plus de postes ministériels au gouvernement wallon et au gouvernement de la Communauté française. Parmi les nouveaux ministres du PS, seul Pierre-Yves Dermagne a été ministre pendant six mois. Et les chaises musicales ne sont pas encore terminées « , prédit Pierre Verjans, professeur de sciences politiques à l’Université de Liège. Si le PS et la N-VA venaient à trouver un accord, j’imagine que Di Rupo serait prêt à se sacrifier et à devenir Premier ministre. »

Il faut dire que ce n’est pas Magnette, en tant que président du PS, qui va accélérer la formation d’une coalition. Dans la recherche de partenaires de coalition, Magnette préfère Ecolo au MR, sans parler de la N-VA. D’autre part, Verjans voit des possibilités maintenant que l’ancien ministre de l’Économie Marcourt dirigera les négociations fédérales. « Marcourt est un réaliste et un pragmatiste. Il a une bonne compréhension de l’équilibre des pouvoirs. Il est l’un des seuls ministres de l’Économie à avoir reçu des éloges de la part des organisations patronales. S’il est nécessaire de former un gouvernement avec la N-VA, il sera prêt à faire des concessions que beaucoup de membres du PS n’oseraient pas faire. »

En même temps que les élections présidentielles, le PS organise des élections au cours desquelles de nouveaux présidents de section sont nommés. « C’est peut-être là que le plus grand changement viendra », prédit Verjans. « Au PS, les sections ont une énorme capacité de résister à la ligne de parti. Lors du scandale Publifin, la fédération liégeoise se tenait juste derrière Stéphane Moreau, contre les consignes du parti. Elio Di Rupo n’a pas réussi à centraliser le Parti socialiste. »

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