Gérard Alary, Tondo, 2016. C de l'artiste. © Courtesy Galerie Valérie Bach.

La peinture : prison ou liberté ?

Guy Gilsoul Journaliste

 » La peinture, confiait Gérard Alary, est à la fois une prison et une liberté. Les deux fusionnent et se déchirent « .

Tout commence en 68. La jeunesse sort des rails. Il a 23 ans et vit à Avignon où justement le théâtre d’avant-garde fait son apparition. Il est partie prenante, devient scénographe et découvre le Living Theatre, Bob Wilson ou encore Maurice Béjart.

Pourtant, c’est en peintre qu’il va creuser son chemin d’expression. Il faut le voir dans son atelier, les mains noircies par la couleur. Il faut imaginer la naissance de l’oeuvre, sa germination, ses passages de furtives allusions figuratives à leur effacement. Il faut le voir grimper sur l’échelle pour atteindre le haut de cette toile de trois mères de diamètre et suivre son geste posé quand il ajoute un trait blanc d’une belle épaisseur puis qu’il redescend sur le sol taché de rouges et de bleus.

Et suivre encore l’artiste quand, après avoir posé l’oeuvre à l’horizontale, armé d’un pistolet à air comprimé il pulse de l’air sur les surfaces préalablement humidifiée afin de faire éclore nuées et lumières enfouies. Voir enfin, comment avec la brosse, il entre dans ces matières épaisses, brillantes et souvent très liquides et revient sur une oeuvre de plus en plus organique.

Oui, l’homme est heureux de peindre et en même temps, hanté par la vérité de la mort lente et souterraine, lui qui, longtemps aura accompagné la dégénérescence de sa mère atteinte de la maladie d’Alzheimer.

Mais après tout, n’est-ce pas dans cette confrontation même, à la fois effroyable et jouissive de la vie, que surgit la beauté ?

Galerie Valérie Bach, 6 rue Faider à Bruxelles. Mercredi de 11h à 18h, jeudi-samedi de 11h à 13h et de 14h à 19h. www.galerievaleriebach.com

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