S’il vous reste quelques heures de libres d’ici la fin de l’année, il vous faut absolument vous rendre à l’Opéra Royal de Wallonie (Liège), car la pièce qui y est jouée vaut le détour. Il s’agit de la Grande Duchesse de Gérolstein, un opéra bouffe en trois actes de Jacques Offenbach.
La pièce La Grande Duchesse de Gérolstein fut créée à Paris, aux Variétés, le 12 avril 1867, trois ans avant le défaite de Napoléon III face au Roi de Prusse à Sedan. Elle narre les bouffonneries d’un duché imaginaire où la duchesse « aime les militaires » et qui décide de partir en guerre contre un état voisin. Le génie du metteur en scène, l’Italien Stefano Mazzonis Di Pralafera, fut d’adapter le livret original en une bataille culinaire. Entre revue de troupes et revue de brigade, entre rôtisseur et sergent, entre sabre de bataille et sabrage du champagne, les parallèles se font naturellement. La transposition fonctionne à plein régime et la bouffonnerie atteint son objectif.
Il faut avouer que les grands moyens ont été mobilisé par l’Opéra Royal de Liège : des instruments et des choeurs dans la salle, une troupe de danseurs virevoltante, les Frères Taloches qui introduisent le défi culinaire à la télévision, jusqu’à l’insert final du fameux Galop infernal (French cancan) tiré de « Orphée aux Enfers ». L’objectif avoué est de retrouver l’esprit original de l’oeuvre qui parodiait les grands de l’époque en toute extravagance.
La chanson où toute la brigade vient souhaiter la « bonne nuit » au jeune couple l’empêchant de se retrouver seul dans la chambre nuptiale vaut particulièrement le détour. La morale de 1867 est mise en avant par la Duchesse elle-même à la fin de la pièce car « quand on n’a pas ce que l’on aime, il faut aimer ce que l’on a ».
Peut-être que l’Opéra Royal de Liège nous gratifiera-t-il d’une sortie en DVD de cette très belle adaptation ? En attendant, on peut vibrer avec la compilation des extraits dans la vidéo ci-dessous.
Fabrizio Bucella
La Grande-Duchesse de Gérolstein (Offenbach…par operaliege