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La discrimination sur le marché de travail à Bruxelles reste d’actualité

Le Vif

A Bruxelles, les personnes d’origine étrangère continuent à rencontrer plus de difficulté à s’insérer dans le marché du travail et ne se voient pas offrir les mêmes perspectives de carrière que les personnes d’origine belge, a affirmé jeudi la FGTB sur foi d’un « monitoring des inégalités au travail ».

Le syndicat socialiste invite les acteurs politiques, économiques et sociaux à faire de la lutte contre les inégalités une priorité de la prochaine législature.

Le monitoring a été réalisé dans le contexte de la campagne électorale, sur la base des données récoltées par Unia et le SPF Emploi, Travail et Concertation sociale.

Il en ressort que le taux de chômage des personnes d’origine étrangère est globalement plus élevé que celui des personnes d’origine belge. Le taux de chômage des personnes originaires d’Afrique subsaharienne et des personnes d’origine maghrébine est ainsi respectivement 2,7 et 2,8 fois plus élevés que celui des personnes d’origine belge.

A niveau d’éducation équivalent, les écarts de taux d’emploi restent très larges entre personnes d’origine belge et non belge. Les personnes d’origine étrangère travaillent en général dans des secteurs offrant des bas salaires et moins de sécurité d’emploi. Celles, notamment du Maghreb et d’Afrique subsaharienne sont bien plus souvent occupés sous contrat intérimaire. Les emplois de qualité, mieux payés et plus stables, ont tendance à être réservés aux personnes d’origine belge. Certains groupes d’origine étrangère, surtout maghrébine, sont bien représentés dans le secteur public à Bruxelles mais s’y retrouvent sous-représentés dans les contrats statutaires (Maghrébins: 18% ; Africains subsahariens : 11% ; Belges: 51%).

Selon la FGTB, plusieurs facteurs peuvent expliquer cette situation défavorable. Les personnes d’origine étrangère sont victimes d’inégalités structurelles dans d’autres domaines que l’emploi (santé, logement, enseignement, …), ce qui complique leur insertion dans le marché du travail. Ces inégalités structurelles ont tendance à se reproduire de génération en génération. A ces difficultés s’ajoute la discrimination, basée sur des stéréotypes irrationnels liés à l’origine.

La FGTB Bruxelles exige de rendre obligatoire la réalisation de plans de diversité pour toutes les entreprises de plus de 100 travailleurs bénéficiant d’aides régionales; la poursuite de la promotion de la diversité dans les services publics; et une mise en oeuvre effective par l’inspection régionale des tests de discrimination. La syndicat demande également une orientation sectorielle des campagnes de lutte contre les discriminations menées par Actiris et l’allongement du tronc commun dans l’enseignement.

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