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La directrice de l’Unesco « choquée » par le char nazi du Carnaval d’Alost

Le Vif

La directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova, s’est déclarée « profondément choquée » par le faux char nazi caricaturant la N-VA, qui a défilé dimanche lors du Carnaval d’Alost. Le Carnaval est inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco et la directrice générale a donc contacté les autorités belges pour partager son indignation.

Dimanche, lors du Carnaval d’Alost, un char a caricaturé Bart de Wever et la N-VA, rebaptisée « SS-VA » pour l’occasion, avec des déguisements d’officiers nazis. « Je suis profondément choquée par cet acte inadmissible qui est une insulte à la mémoire des six millions de juifs morts durant l’Holocauste », s’insurge la directrice générale dans un communiqué publié mardi sur le site internet de l’Unesco. « Ce wagon nazi est contraire aux valeurs de l’Unesco pour la compréhension mutuelle, la tolérance et la paix entre les peuples. »

Selon Irina Bokova, ce recours à l’Holocauste pour dénoncer une situation politique locale « témoigne d’une banalisation inquiétante de la Shoah et de la déportation au coeur même du continent où ce drame s’est produit. » Elle condamne donc, « avec la plus vive fermeté », « le détournement » du Carnaval d’Alost, « dont la liberté et l’esprit de satire ne sauraient être un prétexte aux stéréotypes antisémites ».

La directrice de l’Unesco a contacté les autorités belges pour leur faire part de son indignation.

« Il faut contextualiser correctement l’incident »

Le bourgmestre d’Alost Christoph D’Haese (N-VA) a déclaré, au nom des échevins de la ville, qu’il regrette l’incident après que la directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova, s’est déclarée « profondément choquée » par le faux char nazi caricaturant la N-VA, qui a défilé dimanche lors du Carnaval. « Il faut aussi correctement le contextualiser », a ajouté le bourgmestre.

« Nous trouvons cela regrettable car c’était une bonne édition, avec les meilleurs chiffres en matière de sécurité de ces dix dernières années. Mais ce qui s’est passé est regrettable, d’autant que j’avais prévenu la semaine passée que ce que les SS-VA préparaient n’était pas suffisamment carnavalesque ».

« Nous ne voulions heurter personne, mais il faut aussi correctement remettre l’incident dans son contexte. Nous n’avons rien interdit. Le carnaval est le jour par excellence de la liberté d’expression. »

La présence du char était un incident isolé, selon le bourgmestre. « Sur les 3.500 personnes participant au Carnaval, six appartenaient au SS-VA. » Le bourgmestre a enfin considéré qu’il appartenait au Gouvernement flamand de réagir aux déclarations de l’Unesco. La ville d’Alost n’a pas été informée officiellement de la réaction de Mme Bokova.

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