Elio Di Rupo (PS) © belgaimage

La commission spéciale du parlement wallon entame ses travaux: Di Rupo rend hommage à Wilmès

Le parlement de Wallonie a donné lundi le coup d’envoi des travaux de sa commission spéciale chargée d’évaluer la gestion de la crise sanitaire de la Covid-19 par la Région wallonne par un échange de vues entre les commissaires et le ministre-président, Elio Di Rupo (PS).

Il a notamment salué la manière dont les entités fédérées ont été associées par la Première ministre Sophie Wilmès à la prise de décisions par le fédéral, en dépit de la dispersion des compétences dans une Belgique fédérale aux structures souvent complexes. « La crise du Covid-19 n’est pas terminée« , a prévenu M. Di Rupo, en soulignant que cette commission offrait l’opportunité d’établir un bilan et de tirer des enseignements de la pandémie, qui a fait près de 10.000 morts en Belgique et où six réformes successives de l’Etat ont éclaté les compétences entre les différents niveaux de pouvoir.

Cette commission spéciale sur la réponse au nouveau coronavirus au sud du pays avait été créée le 15 juillet, à la veille des vacances parlementaires, avec comme objectif de porter une attention particulière aux aspects et aux conséquences sanitaires, organisationnels, économiques et sociaux de la crise. Composée de dix membres effectifs (quatre PS, dont le président, deux MR, deux Ecolo, un PTB et un cdH) et de dix suppléants, elle doit aussi établir des recommandations pour améliorer la lutte face aux crises futures.

« Ce n’est pas une commission d’enquête » parlementaire, a souligné d’emblée lundi son président, Jean-Claude Marcourt (PS), qui préside aussi l’assemblée wallonne. Le chef de groupe MR, Jean-Paul Wahl, n’a pour sa part pas exclu que le mandat de la commission évolue en ce sens. Elle doit toutefois terminer ses travaux pour le 30 novembre.

L’opposition, dont le PTB, a quant à elle insisté pour que la commission s’intéresse à la situation dans les maisons de repos et maisons de repos et de soins (MR-MRS) où les chiffres bruts – mais pas toujours très fiables du fait du nombre réduit de tests qui y ont été menés – semblent inquiétants.

M. Di Rupo a retracé dans le détail l’évolution de la pandémie et les décisions prises au niveau fédéral – essentiellement par le Conseil national de sécurité (CNS) qui a associé les entités fédérées, à l’initiative de la Première ministre Sophie Wilmès, à partir du déclenchement de la phase fédérale, le 13 mars – et par la Région wallonne, en vertu des compétences qui lui sont dévolues, sur différents plans (sanitaire, économique, social). Le gouvernement wallon a ainsi pris 334 décisions et débloqué 1,85 milliard d’euros au total d’aides financières à répartir sur plusieurs années.

Ces mesures comprennent une indemnité forfaitaire de 5.000 euros à chaque entreprise et indépendant fortement touchés par les mesures du CNS, une aide forfaitaire de 2.500 euros à chaque travailleur indépendant ou petite entreprise qui exerce son activité en Wallonie et qui a bénéficié du droit passerelle complet en mars et avril, une indemnité complémentaire de 3.500 euros aux entreprises qui subissent l’impact de la crise liée au Covid-19 et un prêt « ricochet » de 45.000 euros destiné aux entreprises et indépendants qui ont besoin de trésorerie pour franchir le cap de la crise ainsi qu’une indemnité complémentaire de 3.500 euros aux entreprises frappées par la crise sanitaire.

Le ministre-président wallon aussi rendu hommage à la Première ministre pour avoir associé les ministres-présidents aux prises de décisions, ce qui a, selon lui, « aidé à la cohérence » des mesures prises.

M. Di Rupo, qui a lui-même dirigé le gouvernement fédéral durant près de trois ans, de décembre 2011 à octobre 2014, a souligné que le CNS avait été créé, en tant qu’organe fédéral, en 2015 après les premiers attentats djihadistes en Europe.

Il a salué l’action de Mme Wilmès (MR) pour avoir « écouté tout le monde » au sein du CNS. « On a cheminé chacun d’entre nous avec cette volonté d’agir au mieux, c’était (le CNS) l’endroit où l’on convergeait », avec la volonté de rechercher, dans « un contexte extrêmement sérieux » de « la meilleure solution en fonction de ce que les experts disaient », a souligné M. Di Rupo.

« Je n’ai (lors de cette crise) pas connu le chaos et je connais bien le pays », a-t-il dit, en rappelant le rapport de forces entre les trois Communautés du pays, où les Wallons ne représentent que 3,6 millions de personnes sur onze millions d’habitants.

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