Carte blanche

« La Bruxellisation n’est pas morte ! »

Wikipedia définit « Bruxellisation » comme un terme utilisé par les urbanistes pour désigner les bouleversements urbanistiques d’une ville livrée aux promoteurs au détriment du cadre de vie de ses habitants.

On aurait pu croire que cette oeuvre destructrice appartienne à un passé déjà lointain qui aurait pris naissance avec l’expo de ’58 pour s’achever dans les années ’70.

En 1887, l’avenue de Tervueren est tracée avec une largeur souhaitée par Léopold II (il fit la même intervention pour l’avenue des Nations devenue Franklin Roosevelt). La création de cette avenue a contribué à l’urbanisation des communes qu’elle traverse. Elle continue aujourd’hui à être l’entrée la plus majestueuse de Bruxelles.

Du square qui porte le nom du Roi, la vue bénéficie d’une longue perspective qui, passant à travers le square Montgomery, aboutit au parc du Cinquantenaire et plus particulièrement à ses arcades monumentales que Léopold II fit édifier à ses propres frais sous couvert de prétendus « généreux donateurs ». (On peut aussi s’étonner que le Cinquantenaire soit un vaste parking. Imaginerait-on la même chose à Paris ou à Berlin ?)

La sagesse et l’esthétique guidant les architectes ou les veilleurs de l’urbanisme, ceux-ci ont soigneusement évité de faire dépasser les bâtiments du rond-point Schuman – dont ceux des institutions européennes – et de ceux de la rue de la Loi au-dessus des arcades.

Très récemment, un promoteur en décida autrement en édifiant « The One » dans l’indifférence et l’absence de réaction de ceux qui sont – ou devraient être – responsables des permis de bâtir.

On aurait pu espérer qu’au moins sa façade se fonde tant bien que mal au ciel, mais, bien au contraire, un jeu de volets accroche la lumière de façon à lui donner une structure bien visible. L’éclairage du building en soirée n’arrangera rien.

Qui en assure la responsabilité et qui s’est tu ?

u003cemu003eAyant travaillé uniquement pour mon pays, mon coeur souhaite qu’il profite de mon labeur et de mes sacrifices, non seulement pendant ma courte existence, mais de longues années après moi. u003c/emu003eLéopoldII

Michel Mathy

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