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La Belgique rejoint le mécanisme de troc Iran-UE anti-Trump

Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste Web

Six nouveaux pays européens, dont la Belgique, ont adhéré au mécanisme d’échanges commerciaux INSTEX instauré par les Européens pour permettre à l’Iran de contourner les sanctions américaines.

En mai 2018, le président américain Donald Trump a retiré unilatéralement les États-Unis de l’accord de 2015 sur le nucléaire – le Plan d’action global commun (PAGC). L’accord obligeait l’Iran à réduire son programme nucléaire et à réduire ses réserves d’uranium en échange d’un allègement des sanctions économiques. Suite à ce retrait des États-Unis, les sanctions américaines contre l’Iran ont repris de plus belle.

En réponse à cette décision défavorable envers l’Iran, trois gouvernements européens (Berlin, Paris et Londres) ont mis en place le mécanisme de paiement INSTEX destiné à permettre la poursuite des transactions commerciales entre l’Union européenne et l’Iran en dépit du rétablissement des sanctions américaines. Jusqu’à présent, aucune transaction n’a été enregistrée via ce système.

Abandon des engagements

INSTEX fonctionne donc comme une « chambre de compensation » qui permet à l’Iran de continuer à vendre son pétrole et à importer d’autres produits ou services. L’objectif étant d’encourager l’Iran à respecter l’Accord de Vienne initialement signé.

En effet, depuis le retrait des États-Unis, Téhéran a progressivement abandonné ses obligations envers le PAGC. En mai dernier, l’Iran a même averti qu’il abandonnerait ses engagements nucléaires tous les 60 jours. Le pays a d’ailleurs récemment annoncé publiquement son intention de reprendre l’enrichissement en uranium à faible teneur dans sa centrale nucléaire souterraine de Fordow.

Six états supplémentaires

Ce samedi 30 novembre, six pays membres de l’UE, dont la Belgique, ont rejoint ce système de troc anti-Trump. « En tant qu’actionnaires fondateurs de l’Instrument de soutien aux échanges commerciaux (Instex), la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni se félicitent chaleureusement de la décision prise par les gouvernements de la Belgique, du Danemark, de la Finlande, des Pays-Bas, de la Norvège et de la Suède de se joindre à Instex en tant qu’actionnaires « , ont déclaré les trois fondateurs dans une déclaration commune.

L’addition des six nouveaux membres «  renforce encore Instex et témoigne des efforts de l’Europe pour faciliter le commerce légitime entre l’Europe et l’Iran« , indique le communiqué. De quoi encourager la reprise des négociations et exhorter l’Iran à rétablir sans tarder le plein respect des termes et des dispositions de l’accord nucléaire.

Il y a quelques jours, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Gholamreza Ansari, a annoncé que des diplomates iraniens et européens poursuivraient les négociations sur INSTEX. À l’heure où le pays est ébranlé par des manifestations, ces futures rencontres diplomatiques pourraient apparaître comme une lueur d’espoir pour l’Iran, ses habitants – qui souffrent actuellement d’une forte augmentation du prix de l’essence-, et pour l’UE.

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