La Belgique investit 300 millions d’euros en vue de l’arrivée des F-35

Le Vif

Un investissement de 300 millions d’euros a été approuvé en juillet par le gouvernement fédéral en vue de l’arrivée des nouveaux avions de combat F-35 à Florennes et Kleine-Brogel (Limbourg), a annoncé lundi le ministre de la Défense, Philippe Goffin. Il s’agit notamment de moderniser, d’agrandir et de sécuriser les infrastructures des deux bases aériennes dédiées à l’aviation de chasse en Belgique.

L’annonce a été faite à Florennes, où M. Goffin (MR) avait fait le déplacement en compagnie de son collègue du Budget et vice-Premier ministre, David Clarinval. Le montant dégagé doit permettre la construction de hangars capable d’abriter seize avions sur chaque base et un hangar de maintenance pour six appareils, de manière à accueillir les F-35 attendus à partir d’avril 2025. L’investissement porte aussi sur l’installation des simulateurs déjà commandés ou encore sur la mise en place d’un important dispositif de sécurité.

Les travaux devraient commencer début 2022 après un appel d’offres. L’objectif est qu’ils soient terminés au plus tard mi-2024, de manière à obtenir les certifications nécessaires avant leur mise en service en 2025. « Le budget a été validé cet été et nous tenions à venir ici aujourd’hui pour l’annoncer, car c’est un événement important pour le pays et les régions où sont situées les bases », s’est réjoui M. Goffin. « Trois cents millions, c’est un montant conséquent mais il y aura un large retour pour l’économie belge. Que cela soit en termes d’acquisitions, de TVA, de lois sociales ou d’emploi, on estime qu’il s’élèvera à 90% », a-t-il ajouté.

Ce montant de 300 millions d’euros s’ajoute au prix d’achat de 34 chasseurs-bombardiers furtifs F-35 Lightning II – aussi appelés « Joint Strike Fighters » (JSF) – de l’avionneur américain Lockheed Martin pour environ 3,5 milliards d’euros décidé par le gouvernement Michel 1er en octobre 2018 pour succéder aux F-16 vieillissants, ont expliqué lundi des responsables militaires.

L’infrastructure de la base de Florennes était « trop petite » et « trop ancienne » – elle date des années 1950 et 1960 – et n’est plus aux normes, notamment de sécurité, pour accueillir ces « bijoux technologiques », a souligné devant la presse le chef de la division CIS & Infrastructures de la Défense, le général-major Frédéric Goetynck.

Un investissement de 24 millions a également été confirmé en vue de l’arrivée de quatre drones Male (« Medium Altitude Long Endurance ») MQ-9B SkyGuardian construits par la société américaine General Atomics Aeronautical Systems Inc. (GA-ASI), dont les deux premiers sont attendus à Florennes au premier trimestre 2023. Il s’agit là aussi de doter la base d’infrastructures adaptées à ces appareils qualifiés de « Remotely Piloted Aircraft Systems » (RPAS). En raison des exigences imposées par les Etats-Unis, ces deux systèmes d’armes et le personnel qui les mettra en oeuvre devront opérer depuis des lieux ultra-sécurisés.

L’enclos destiné à accueillir les F-35 sera ainsi très sécurisé, avec un contrôle très strict des accès et une « double ceinture » de sécurité, selon le général Goetynck. La zone dédiée aux SkyGuardian sera centrée autour du hangar utilisé jusqu’ici par le 80e squadron (escadrille) d’avions sans pilote (UAV), avec la construction d’un nouveau hangar et de nouveaux bâtiments administratifs. Elle ne sera entourée que par une simple clôture, a précisé l’officier.

Dans les deux cas, le concept retenu est celui de « Design, Build and Maintain » (DBM), qui prévoit que la société emportant le marché est responsables de la conception, de la construction et de l’entretien des installations. Pour un coût de 3,7 millions d’euros par an au total pour les complexes dédiés au F-35 à Florennes et à Kleine-Brogel et de 250.000 euros annuels pour celui des MQ-9B.

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