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« La Belgique doit rejoindre les pays les plus ambitieux et organiser la COP26 »

La Belgique doit s’arrimer au wagon des pays européens les plus ambitieux en matière de lutte contre le réchauffement climatique et organiser la COP26 en 2020, a répété lundi à Katowice (Pologne), à l’occasion de la COP24, le ministre wallon de l’Énergie et du Climat, Jean-Luc Crucke.

Pour le ministre wallon, qui préside la délégation belge à la conférence des Nations unies sur le climat, il est nécessaire que le dernier rapport du Giec soit « reconnu et crédibilisé par tout le monde ».

Ce rapport, publié en octobre, préconise, pour garder le réchauffement climatique sous +1,5°C, de réduire les émissions de CO2 de près de 50% d’ici à 2030 par rapport à 2010. « Il y a encore des pays qui remettent en cause ce rapport mais nous, on le prend pour acquis. Il n’est pas trop tard mais il est midi moins quart. Les ambitions déclinées aujourd’hui à l’horizon 2030 sont insuffisantes pour pouvoir atteindre l’objectif de maximum +1,5°C. Ce qu’il faut faire, c’est revoir à la hausse nos ambitions et on s’inscrit là-dedans », plaide Jean-Luc Crucke.

Pour la Wallonie, « bon élève de la maison Belgique », qui a atteint ses objectifs en matière de climat pour 2020, un relèvement des ambitions nécessitera de redoubler d’efforts d’ici 2030. « Il faut être conscient de cela et ne pas se reposer sur ses lauriers ».

Jean-Luc Crucke défend en outre l’idée d’une candidature belge à l’organisation de la COP26, en 2020, lancée il y a une dizaine de jours par le gouvernement wallon. « C’est une question de saisir la balle au bond. Dans la vie, il y a des momentums. On les saisit ou on ne les saisit pas ».

Le ministre estime que la Belgique n’a pas perdu d’avance face à une éventuelle candidature de l’Italie ou du Royaume-Uni. « Plus que jamais, une candidature sur le territoire belge se justifie, pourquoi ne pas évoquer cela avec la Commission européenne, dont le siège est à Bruxelles? C’est une image que l’on donnerait au monde entier en termes de responsabilité et d’union. Il faut aller de l’avant dans ce domaine sans diviser », poursuit-il.

Avant de parler du coût financier d’une telle organisation -la Suisse a jeté l’éponge évoquant un montant pouvant aller jusqu’à 176 millions d’euros-, « il faudrait faire une étude de faisabilité », propose M. Crucke, alors que la question d’une éventuelle candidature belge sera mise sur la table du comité de concertation, comme l’a proposé le Premier ministre Charles Michel.

La COP24, qui s’achève vendredi à Katowice, doit finaliser les règles de mise en oeuvre de l’Accord de Paris. Mais deux ans à peine après son entrée en vigueur, l’enthousiasme a été douché par la volonté du président américain Donald Trump de faire sortir les Etats-Unis de cet accord climatique ambitieux et par la frilosité d’un nombre croissant de pays. Pour autant, Jean-Luc Crucke juge que « l’esprit de Paris n’est pas mort ».

Enfin, concernant le mouvement des « gilets jaunes », né en contestation des prix des carburants, Jean-Luc Crucke considère qu' »opposer les uns aux autres serait une erreur ». « Il y a un triangle économie, écologie et adaptabilité sociale et le défi est de résoudre cette équation-la », conclut-il, souhaitant éviter que des gens ne soient laissés sur le côté d’un chemin qu’il est nécessaire d’emprunter.

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