Gelel Attar © Capture d'écran YouTube

La Belgique connaissait les djihadistes de Paris depuis quatre ans

Les renseignements belges savaient depuis 2012 que certains extrémistes soupçonnés d’être liés aux attentats de Paris cherchaient à se procurer des armes, rapportent mardi La Dernière Heure, Het Laatste Nieuws et De Morgen.

Une lettre de la Sûreté de l’Etat en avait informé le parquet fédéral le 11 avril 2012. Elle faisait état d’activités suspectes dans l’appartement bruxellois d’un certain Gelel Attar, le Belge d’origine marocaine arrêté à Casablanca le 15 janvier et soupçonné d’être lié aux attentats de Paris.

Des extrémistes s’y retrouvaient régulièrement pour planifier une lutte armée contre la démocratie occidentale. Pendant leurs réunions, il était question de la manière de mettre la main sur des armes de guerre et des explosifs.

Selon l’enquête marocaine, Gelel Attar a rejoint dans un premier temps le Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda, avant d’être enrôlé par l’EI, a ajouté le ministère. Durant son séjour en Syrie, il s’est entraîné au maniement des armes et a établi des liens avec des commandants de l’EI, dont « le cerveau des attaques terroristes dans la capitale » française, selon le texte. D’après l’enquête marocaine, le Belge a quitté ensuite la Syrie pour la Turquie puis s’est rendu en Allemagne et en Belgique avant d’arriver au Maroc via les Pays-Bas.

Selon De Standard, Attar a déménagé en 2013 de façon permanente au Maroc et il a été condamné par contumace en juillet 2015 à Bruxelles à cinq ans de prison pour appartenance à une organisation terroriste et plusieurs vols. Selon un autre journal néerlandophone, Het Nieuwsblad, Gelel Attar est âgé de 26 ans et originaire de Molenbeek. Il était depuis mars 2014 sous le coup d’un mandat d’arrêt international délivré par la Belgique.

Gelel Attar a aussi voyagé en Syrie avec Chakib Akrouh, qui s’est fait exploser dans l’appartement de Saint-Denis, et officiait à l’époque comme bras droit de Khalid Zerkani, recruteur bruxellois qui a été condamné l’été dernier à 12 ans de prison pour avoir envoyé des jeunes en Syrie. Ce dernier aurait notamment recruté au moins deux auteurs présumés des attentats de Paris, dont Abdelhamid Abaaoud. L’une de ces recrues aurait par ailleurs pu revenir cinq fois de Syrie avant d’être interceptée.

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