© BELGA/Nicolas Lambert

L' »indépendantiste » Oliver Paasch, nouveau ministre-président germanophone

Le Vif

Oliver Paasch sera le nouveau ministre-président germanophone. Il succédera, à la tête du gouvernement, à Karl-Heinz Lambertz qui occupait cette fonction depuis 1999. Benoît Lutgen se dit « profondément interpellé et attristé ».

Olivier Paasch, le nouveau ministre-président germanophone est membre du parti ProDG (Pro deutschsprachige Gemeinschaft) anciennement PJU-PDB, qui est issu du Parti des Belges germanophones (Partei der deutschsprachigen Belgier). Il préside le parti depuis sa création en juin 2008.

Si le parti n’a pas d’équivalent en Flandre ou ailleurs en Wallonie, il peut être comparé à une liste d’intérêts communaux, qui a pour objectif de défendre les intérêts des Belges germanophones. Très clairement, et comme tous les autres partis reconnus au Parlement germanophone, le ProDG se positionne en faveur d’une Belgique à quatre au sein de laquelle la Communauté germanophone serait considérée comme une entité à part entière, sur le même pied d’égalité que les autres.

Né le 21 octobre 1971 à Malmedy, Oliver Paasch a obtenu en 1995 une licence en droit.

Durant ses études à Namur et à Louvain, il s’est fortement engagé dans différentes fédérations estudiantines qu’il a d’ailleurs présidées, avant d’être, en 1994, l’un des membres fondateurs du mouvement « Jugend für Europa ».

Membre du parlement de la Communauté germanophone entre 1997 et 2004, Oliver Paasch a exercé des fonctions d’analyste de crédit, de directeur d’agence, de conseiller d’entreprises et de directeur faisant fonction au sein de différentes banques dans l’arrondissement de Verviers avant d’entrer, en 2004, dans le gouvernement Lambertz II et de devenir ministre de l’Enseignement et de la Recherche scientifique.

Plébiscité par la population lors des élections de 2009, Oliver Paasch avait obtenu le plus grand nombre de voix de préférence et est entré dans le gouvernement Lambertz III en tant que ministre de la Formation, de l’Enseignement et de l’Emploi.

Avec la progression de 2 sièges du ProDG et son important nombre de voix de préférence lors des élections du 25 mai dernier, Oliver Paasch succèdera à Karl-Heinz Lambertz et sera le nouveau ministre-président germanophone. Il sera à la tête d’une coalition regroupant le ProDG, les libéraux du PFF et les socialistes du SP. Il sera notamment en charge des Finances et du Budget, des Relations intérieures et extérieures ainsi que de la Réforme institutionnelle.

D’un point de vue personnel, Oliver Paasch est marié et père de jumelles.

Lutgen « profondément interpellé et attristé »

Le président du cdH Benoît Lutgen a dit sa déception vendredi à l’égard de la nouvelle majorité en Communauté germanophone, emmenée par le régionaliste du parti ProDG Oliver Paasch à l’exclusion, une nouvelle fois, du parti social-chrétien CSP, pourtant le plus populaire.

« Ce qui se passe m’interpelle profondément et m’attriste », a indiqué vendredi Benoît Lutgen, regrettant de voir le futur gouvernement communautaire dirigé par une « formation qui se dit indépendantiste, ou en tout cas autonomiste ».

Le cdH avait mis en garde face à la constitution d’une telle majorité, une prise de position qui n’avait pas plu à l’ancien ministre-président Karl-Heinz Lambertz. Ce dernier avait regretté l’immixtion du cdH dans la vie politique germanophone. L’actuel ministre-président Oliver Paasch a également dénoncé cette intrusion.

S’il reconnaît le droit de la Communauté germanophone de s’organiser comme toute autre entité politique, Benoît Lutgen a rappelé vendredi qu’il bénéficiait lui du droit de « s’exprimer », ce qui n’enlève rien au respect dû à l’ensemble des germanophones du pays.

La coalition germanophone composée du ProDG, des socialistes SP et des libéraux PFF a été reconduite jeudi soir.

Le CSP, plus important parti, regrette son renvoi sur les bancs de l’opposition

Le CSP, qui a obtenu 7 sièges sur les 25 du parlement de la Communauté germanophone, regrette d’être renvoyé sur les bancs de l’opposition, a indiqué vendredi sa tête de liste Robert Nelles.

Le CSP, la plus importante force politique en Communauté germanophone, ne fera pas partie de la nouvelle majorité mise en place après les élections du 25 mai dernier.

Les socio-chrétiens, qui avaient pourtant entamé des négociations avec le ProDG d’Oliver Paasch, regrettent ne pas faire partie d’une majorité. S’ils reconnaissaient également discuter avec le SP de Karl-Heinz Lambertz et le PFF d’Isabelle Weykmans, ils réfutent avoir mené ces discussions parallèlement.

« Lundi, lorsque les résultats des élections sont tombés, nous avons rencontré le ProDG, avec lequel nous aurions obtenu une majorité de 13 sièges sur 25. Nous leur avons proposé un troisième partenaire pour renforcer la majorité. Nous proposions aussi à Oliver Paasch de devenir ministre-président. Sans réponse claire jusque mercredi, nous avons finalement pris des contacts avec le SP et le PFF », explique Robert Nelles.

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