L’indépendance de l’Autorité de protection des données en question

Deux chefs d’administration ont présenté leur démission auprès de l’Autorité de protection des données (APD) qui est plus que jamais confrontée à ses problèmes d’indépendance.

Séverine Waterbley et Nicolas Waeyaert viennent de rendre leur démission. Leur situation devenait délicate, puisqu’en tant que chefs d’administration et donc sous l’autorité directe d’un ministre, ils ne pouvaient légalement pas siéger, dès le départ, dans cette instance chargée de veiller, à l’échelle du pays, au respect de la législation européenne sur la vie privée rapporte Le Soir jeudi.

Le quotidien relève que Frank Robben, membre de la chambre d’avis de l’APD, s’en voit d’autant plus isolé car présentant non seulement un risque élevé de conflit d’intérêts, mais aussi une incompatibilité légale. En effet, il est entre autres administrateur général de la banque carrefour de la sécurité sociale, président du conseil d’administration de la Smals (gestion des données informatiques de l’administration) et administrateur général de la plateforme eHealth. En se retrouvant donc à tous les postes, il est à la fois « concepteur, réalisateur, législateur et contrôleur », signalait déjà Le Soir mi-février.

La jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne en matière d’indépendance des membres des autorités de protection des données, a rappelé la Ligue des droits humains qui a plusieurs fois alerté le Parlement sur le sujet, « établit l’incompatibilité de l’exercice d’une fonction soumise à une autorité de tutelle politique avec l’exercice d’une fonction auprès de l’autorité de protection des données ».

A noter encore que, la chambre « centre de connaissances » de l’APD, qui remet des avis et des recommandations, notamment en matière de législation et de réglementation, abritait Séverine Waterbley, Nicolas Waeyaert et Frank Robben, tous trois visés par une plainte pour non-respect de la législation de l’Union Européenne.

Contenu partenaire