Carte blanche

L’idéologie inclusive au service du prosélytisme islamiste (carte blanche)

Vraiment, les islamistes peuvent se réjouir de vivre dans un pays qui ouvre si largement la porte à leurs revendications politico-religieuses. Leur travail s’en trouve grandement facilité. Notre pays vient une fois encore de le prouver : le voile sera massivement autorisé en septembre prochain dans l’enseignement supérieur dépendant de Wallonie Bruxelles Enseignement (WBE).

Cette décision va à l’encontre de l’avis rendu par la Cour Constitutionnelle en juin 2020 autorisant l’interdiction du port de signes convictionnels. Le pouvoir organisateur qui s’enorgueillit d’assurer un enseignement « neutre » par le biais de son réseau de 500 établissements scolaires et internats vient en effet d’annoncer le changement concernant cinq hautes écoles, cinq écoles supérieures des arts et 29 écoles de promotions sociales.

Tout aussi hypocrite est l’argument du fraîchement nommé administrateur général de WBE, Julien Nicaise, ancien chef de cabinet adjoint auprès de Jean-Claude Marcourt (PS), pour justifier de cette décision dont la soudaineté étonne. Pourquoi faire une telle publicité au port du voile islamiste maintenant ? S’agit-il d’« attirer des masses de nouvelles inscriptions » lui demande La Libre. La réponse de Julien Nicaise est savoureuse : « Ce n’est pas l’objectif premier mais je pense à un certain public de primo arrivants qui pourront s’inscrire plus facilement en promotion sociale (…) Toutes les jeunes femmes déjà chez nous (…) vont pouvoir changer leur pratique. »

Mettre en avant les « primo-arrivantes » comme le fait ce fervent partisan de « l’inclusion » qui paradoxalement utilise l’expression « chez nous », c’est surtout oublier que les jeunes belges de la troisième ou quatrième génération issue de pays musulmans sont placées sous la pression grandissante des islamistes.

Derrière la motivation « inclusive » vantant sa générosité pointe un pragmatisme gestionnaire. Le monde de l’enseignement n’est pas épargné par les restrictions budgétaires et la recherche de nouvelles sources de financement favorise bien évidemment le clientélisme. On voit que la logique néo-libérale épouse parfaitement l’idéologie inclusive de monsieur Nicaise. Ainsi, la WBE se met à la botte d’une nouvelle clientèle bigote qui cherche un enseignement « halal » ou « charia compatible » et qui par son prosélytisme permanent tente d’imposer ses pratiques rigoristes , rétrogrades et liberticides. Doit-on comprendre que ni la puissance publique, ni l’enseignement ne protègeront ces femmes courageuses qui résistent au voile, à l’infériorisation de leur sexe, et aux crimes voire meurtres d’honneur qui leur sont assortis parfois ? Car ne l’oublions jamais : le voile est la garantie de l’honneur de l’homme au prix de l’asujetissement des femmes.

L’inclusivisme prône la diversité. « L’enseignement de l’État a pour valeur d’accueillir chaque étudiant, quelque soit ses caractéristiques et différences. » a déclaré Julien Nicaise Quelles différences ? Accueillerait-on avec autant d’enthousiasme des élèves adamites, aspirant à retrouver l’innocence perdue d’Adam par le refus de porter le moindre vêtement ? Ouvrira-t-on la porte à une étudiante en première année de médecine arborant un tee-shirt « Non à l’IVG » ou à un étudiant en droit arborant visiblement un symbole raëlien ?

Quelle diversité promeut-on quand on fait place à des groupes qui imposent un voile pour soustraire une moitié de l’humanité aux yeux de l’autre ? En réalité l’idéologie inclusive réduit la diversité.

L’inclusivisme dit défendre le plus grand nombre. « Nous renversons le principe, au nom de l’inclusion du plus grand nombre, de l’émancipation et de la lutte contre les inégalités. » affirme encore monsieur Nicaise. Elle défend surtout des myriades de petits groupes hostiles à ce qui fait commun.

Les minorités intolérantes adoptent l’idéologie inclusive de Monsieur Nicaise dans leur combat contre les autres. Dans les pays où l’on a accepté la publicité du voile dans les universités comme en Turquie ou au Maroc, les guerres de religions ont repris.

Derrière sa générosité revendiquée, ce concept vague et obséquieux d’ « inclusion » aboutit à exclure ceux qui exercent leur esprit critique à l’égard des minorités intolérantes. Bien à rebours de la diversification, et de la liberté de choix, l’inclusivisme est vecteur d’une dynamique englobante et uniformisatrice par catégories qui conditionne la pensée et les consciences.

« L’intérêt général doit primer  » dit celui qui donne droit aux revendications communautaristes et religieuses des militants de l’islam politique comme le CCIB (Collectif Contre l’Islamophobie en Belgique) et la LMB (Ligue des Musulmans de Belgique) qui ont cet été encourager leurs fidèles à établir des recours en justice contre l’avis de la Cour Constitutionnelle. Le CCIB proche de la confrérie des Frères Musulmans, qui a parfaitement intégré la naïveté de l’administrateur, n’a de cesse lui aussi de clamer son « inclusivité ». Il finit chacun de ses communiqués par ce terme fourre-tout qui permet de passer pour démocrate à peu de frais, quand d’autre part son président s’illustre par son soutien à Mohamed Morsi (ex-président égyptien Frère Musulman) et effectue à maintes reprises le signe de ralliement de la confrérie. Au nom de l’intérêt général, en Belgique, sans y voir la moindre contradiction, on lutte contre le terrorisme islamiste mais on finance une multitude d’associations qui propagent le discours vindicatif de l’islam politique, enrobé dans une rhétorique victimaire ou « inclusive ».

Julien Nicaise exprime sa fierté de s’ « inscrire dans une démarche progressiste ». La promotion d’un symbole religieux qui marque l’infériorité de la femme par rapport à l’homme et renvoie aux valeurs patriarcales de virginité, de pudeur et la discrétion ne semble pas entamer la satisfaction de ce monsieur qui ose parler d’ « émancipation ». L’idéologie inclusive est finalement fort simple et pratique, elle transforme le négatif en positif par l’usage de la parole performative. Il suffit de prononcer magiquement la formule « inclusive » pour justifier des régressions anthropologiques et sociales majeures. L’inclusivité mène au racialisme qui est un racisme : au nom de la lutte contre le racisme on racialise tout le monde.

Aujourd’hui, la WBE, institution d’État, normalise et cautionne un symbole sexiste et rétrograde en même temps qu’elle marginalise les établissements qui s’opposeront à son interdiction: « Les règlements des études seront adaptés d’ici là pour affirmer le principe général du port du voile autorisé sauf exception « . Contrairement à ce qu’affirme Monsieur Nicaise ou Monsieur Chaïri, président du CCIB, et militant associatif et politique, ce n’est pas l’État qui empêche les « femmes voilées » de faire des études ou d’accéder à certains emplois. Ceux qui les en empêchent c’est d’une part ceux qui exercent une pression pour qu’elles le portent. Et, pour celles qui ont choisi de le porter, ce qui les en empêche c’est notre détermination à ne pas laisser les conduites prosélytes s’imposer dans l’espace public.

Pourquoi la Belgique devrait-elle accepter une personne qui volontairement a fait le choix d’imposer sa norme de l’infériorité féminine et de la primauté de l’honneur de l’homme dans l’espace public ? Pourquoi accepter cette conduite qui annule la distinction entre la sphère privée et la sphère publique, et qui manifeste son allégeance à cette idéologie par des pratiques « halal » et par la lutte contre les pratiques « haram » (interdites par leur conception de l’islam) devant lesquels les autres se sentent exclus, ou pire se sentent parfois obligés de s’excuser ?

La négation de la dimension politique du voile ne doit plus faire illusion.

Le conseiller communale schaerbeekois Abobakre Bouhjar, membre du MRAX (Mouvement contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Xénophobie), prônait en Juillet 2020 dans une interview au média La Manchette le recours en justice pour remettre en cause l’avis de la Cour Constitutionnelle. Dans cet entretien, il disait se préoccuper de ce que les femmes ont « dans la tête et non sur la tête ». Mais si le voile ne signifie rien et s’apparente à un « bout de tissu » qu’on est libre d’arborer, pourquoi certaines tiennent tant à le porter partout tout le temps et d’autres à l’imposer ? Pourquoi maquiller ce qui est dit dans les mosquées de Belgique que ce voile sépare la société entre croyants et « koufar », entre les hommes et les femmes, entre les pieuses et « les putes ». Hani Ramadan (frère de Tariq) n’a-t-il pas dit qu’ « une femme sans le voile est une pièce de 2 euros qui passe de main en main  » ? Si le voilement ne constituait pas un principe d’organisation aussi important, les islamistes ne s’acharneraient pas à l’imposer à tous les niveaux de la société dans l’espace public.

Il est naïf de penser comme le font les défendeurs de l’idéologie inclusive qu’on peut concéder à l’islamisme pour lui limer les dents. Il ne s’arrêtera pas en si bon chemin, comme partout où il a progressé, il imposera ses normes aux enfants, aux homosexuels, et aux libres penseurs.

C’est pourquoi cette publicité pour le voile à l’université et ces successions d’accommodements pour des raisons clientélistes et faussement généreuses sont dramatiques pour notre pays. Non seulement ils contribuent à communautariser notre société mais ils livrent nos concitoyens de culture ou de confession musulmane à l’influence des plus rétrogrades.

Les vraies victimes sont celles qui refusent l’injonction patriarcale à la pudeur que représente le voile. Les militants de l’islam politique et les naïfs disent que ces femmes victimes sont peu nombreuses, qu’on ne les entend pas.

Cette réponse est à la fois injuste et déprimante. Plus la pression islamiste est importante, moins les femmes osent dénoncer cette pression. La loi du plus fort et du plus violent prime et la majorité silencieuse se résigne.

Pour toutes les femmes sous pression insidieuse ou violente qui refusent de le porter, interdire un principe sexiste qui tient de l’obligation divine peut constituer une opportunité d’échapper à la pression communautaire. Il est pour cette raison tout à fait crucial de laisser aux établissements d’enseignement et aux universités la liberté de se défendre face à la montée du prosélytisme islamiste.

Par l’Observatoire des Fondamentalismes à Bruxelles

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