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L’Horeca au bord d’un cataclysme

Christophe Leroy
Christophe Leroy Journaliste au Vif

En 2015, plus de 30 000 restaurateurs doivent s’équiper d’une boîte noire visant à traquer la fraude fiscale. Rongé par le  » black « , le secteur annonce un naufrage généralisé, en l’absence d’une profonde réforme des charges sur le travail.

« Si je dois me mettre en règle à 100 %, je fais faillite directement. » Le constat implacable émane de plusieurs restaurateurs de renom, pourtant habitués aux salles combles depuis des décennies. Depuis le 1er janvier et d’ici à la fin de l’année, 30 000 exploitants du secteur Horeca doivent installer un système de caisse enregistreuse (SCE) lié à un module fiscal. Chiffre d’affaires non déclaré, fraude sur la TVA, travail presté au « black »… Cette boîte noire, qui enregistrera toutes les transactions financières d’un établissement, est le point de départ d’une révolution dans la lutte contre la fraude fiscale. Mais aussi d’un séisme sans précédent.

En mai 2013, une étude de la Solvay Brussels School (ULB) s’était attelée à analyser l’impact futur de la législation sur les boîtes noires dans l’Horeca, initiée en 2009. Les résultats prédisent un cataclysme majeur, avec la fermeture de 27 % des établissements du pays et 20 000 pertes d’emploi. De son côté, l’université de Louvain (KUL) estimait en octobre 2013 qu’une telle réforme menacerait entre 12 900 et 21 000 emplois sur les deux prochaines années, en l’absence de mesures compensatoires pour alléger les charges pesant sur le secteur. Aujourd’hui, les restaurateurs sont dos au mur. Le nouveau gouvernement fédéral maintient le cap : d’ici au 28 février, tous les exploitants dont les revenus de restaurations atteignent 10 % du chiffre d’affaires total devront s’inscrire auprès du SPF Finances pour s’équiper de la blackbox…

Lire l’enquête sur cette révolution pour l’Horeca dans Le Vif/L’Express de cette semaine.

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