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L’épicentre bruxellois de la querelle entre MR et Ecolo (analyse)

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Les dossiers de la mobilité, de l’environnement et de la gouvernance donnent lieu à des affrontements entre libéraux et écologistes, avec DéFI pour témoin. En-dessous de la ceinture.

La lune de miel entre les libéraux et écologistes, qui a donné naissance à la Vivaldi fédérale, semble bel et bien terminée. Le MR et Ecolo s’affrontent ouvertement, sur fond d’irritation à l’égard des attitudes médiatiques des uns et des autres, ou de leur positionnement comme en a témoigné ces dernières semaines « l’affaire » des guichets de la SNCB. Le bras de fer a même généré une suggestion de démission du vice-Premier Ecolo au fédéral, Georges Gilkinet, de la part de l’ancienne ministre libérale Jacqueline Galant. En coulisses, certains ont laissé entendre qu’à force d’aller plus loin, ce pourrait générer un incident majeur au sein de la coalition.

Bruxelles comme épicentre

L’affrontement entre bleus et verts trouve son épicentre en Région bruxelloise, et ce n’est somme toute guère étonnant: le MR a été rejeté dans l’opposition régionale par une majorité PS-Ecolo-DéFI. Lors du dernier scrutin régional, en 2019, les libéraux ont en outre cédé d’importantes parts de marché aux écologistes. Avec un vrai débat interne: le MR doit-il chasser sur les terres labourées par son rival écologiste ou se positionner contre lui? C’est visiblement la seconde option qui a été choisie. Les profils des libéraux et des écologistes dans la capitale sont, enfin, plus « marqués » qu’ailleurs/

Plusieurs dossiers font ainsi l’objet de querelles permanentes. La mobilité est certainement le premier, avec une rage libérale contre la zone 30 km/h installée sur tout le territoire régional ou le projet de taxe kilométrique avancé par le gouvernement Vervoort. Les questions environnementales au sens large sont aussi sources de tensions, avec des mises en avant du caractère « régressif » de certaines options Ecolo – comme les plantations urbaines. Enfin, la gouvernance au sens large est un troisième noeud de fixation, avec, notamment, un vif débat au sujet des initiatives prises pour impliquer davantage les citoyens dans le processus de décision politique.

Deux dossiers emblématiques

Ces derniers jours, dans le creu relatif des vacances de Carnaval, deux dossiers ont mis en exergue ce climat délétère. Avec DéFI comme observateur attentif: le parti de François De Smet fait partie de la majorité régionale et ne manque jamais de mettre en avant les excès dans la communication du MR. Deux dossiers, à vrai dire, anecdotiques mais révélateurs.

Le premier concerne une campagne de communication lancée par le MR sur les réseaux sociaux au sujet de la taxe kilométrique. Le MR reprend la photo d’une dame, Lisa, mère de trois enfants, dont le coût de la taxe de circulation actuelle exploserait si une taxe kilométrique entrait en vigueur comme la majorité bruxelloise le souhaite. Problème? La photo en question provient d’une banque de données et représente en réalité une femme… dans le quartier de SoHo, à New York. S’en suivent des échanges en tous sens pour s’en amuser, s’en offusquer, relativiser (tous les partis font comme ça) ou encore pour s’indigner que les libéraux ne donnent pas du travail aux photographes belges indépendants. Oui…

https://twitter.com/francoisdesmet/status/1361221149238116353François De Smethttps://twitter.com/francoisdesmet

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Un prêté pour un rendu? Une série de comptes anonymes mettent en avant le fait que les chefs de cabinet du bourgmestre et d’un échevin Ecolo d’Ixelles ne sont autres que les épouses du ministre Alain Maron et du député Gilles Vanden Burre, deux fortes personnalités des verts. L’affaire est largement relayée par les libéraux sur le mode de « ces écologistes donneurs de leçons ont des pratiques consanguines tout aussi affirmées ». Le bourgmestre Christos Doulkeridis et l’échevine Anaïs Camus s’indignent de l’attaque, écoeurés, certains relativisent là aussi (le poste de chef de cabinet est une fonction éminemment politique, pas ‘administrative’), appellant à ignorer ces propos haineux, tandis que d’autres soulignent combien cette histoire-là est bien plus significative que celle de la campagne du MR. C’est tout…

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Au bout du compte? Beaucoup de bruit pour pas grand-chose et rapidement de nouveaux os à ronger, dont le couac concernant la fermeture rapide du centre de vaccination sur le plateau du Heysel. Mais là, le ministre Ecolo Alain Maron fait rapidement constater qu’il s’agit d’une problème interfédéral, donc concernant tant le MR qu’Ecolo. Ouf…

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