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L’égalité financière encore loin d’être atteinte en Wallonie

Les Wallonnes dépendent plus souvent financièrement du revenu d’un conjoint ou d’un parent et leur revenu moyen n’atteint, en 2017, que 70% celui des hommes, indique mardi l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique (Iweps).

Ce dernier publie, à l’approche de Journée mondiale de lutte contre la pauvreté, le quatrième cahier de sa publication « Égalité entre les femmes et les hommes en Wallonie » consacré aux revenus, à la pauvreté et à la dépendance financière.

L’étude réalisée par l’Iweps dénote quelque peu de celles réalisées auparavant: au lieu de se baser sur l’ensemble des revenus d’un ménage, elle a pris en compte les « revenus perçus à titre personnel par les femmes et les hommes: salaires, allocations, pensions… »

Ceci permet d’établir un « taux de dépendance financière, alternative individuelle au taux de risque de pauvreté ». Deux indicateurs complémentaires, insiste l’institut wallon.

Les résultats démontrent des inégalités importantes. En 2017, en Wallonie, le taux de dépendance financière des femmes s’élevait à 27%, soit plus du double que celui des hommes (12%). L’écart entre leurs taux de risque de pauvreté est lui moindre (21% pour les femmes, 18% pour les hommes).

Femmes et hommes ne gagnent pas non plus même chose. Le revenu annuel net moyen des femmes n’atteint que 70% du revenu moyen masculin. Une inégalité « plus importante que les écarts de salaires », note l’Iweps. « Le salaire annuel brut moyen des femmes (tous temps de travail confondus) s’élève en Wallonie à 78% de celui des hommes. »

L’étude de l’Iweps relève également que les inégalités ne s’amenuisent que très lentement. Entre 2005 et 2017, le taux de dépendance financière des Wallonnes ne s’est ainsi réduit que de six points de pourcentage tandis que le revenu moyen des femmes est passé de 59% de celui des hommes à 70%.

L’Iweps donne quelques pistes pour réduire l’inégalité financière entre les femmes et les hommes. Des actions peuvent être menées sur le marché du travail, en luttant contre les discriminations. « Permettre aux jeunes mères de concilier emploi et parentalité à travers une offre suffisante et financièrement accessible de milieux de garde d’enfants de qualité constitue une piste importante », estime l’institut wallon.

Le système de sécurité sociale pourrait être également revu, afin qu’il soit moins défavorable aux femmes. « Par exemple, supprimer le statut de cohabitant permettrait d’augmenter les revenus de remplacement de nombreuses femmes », avance l’Iweps.

Il préconise toutefois la prudence, « car il faudrait éviter que les mesures ne créent des pièges à l’emploi cantonnant les femmes au foyer afin de se consacrer au travail domestique ».

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