Georges-Louis Bouchez (MR) et Jean-Marc Nollet (Ecolo) : entre verts et bleus, la violence verbale ne s'est atténuée que superficiellement. © JEAN MARC QUINET/Reporters - photomontage le vif/l'express

L’axe bleu-vert: deux convergences… et de fortes divergences (analyse)

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Libéraux et écologistes s’entendent pour sauver la Belgique et la planète… dans les grandes lignes. Mais le fossé droite-gauche a approfondi leurs différences au fil du temps.

Les libéraux et les écologistes constituent l’axe surprenant de la nouvelle coalition Vivaldi qui se met en place au fédéral (en attendant, comme toujours, le CD&V). Depuis leur communiqué commun pour dénoncer le projet institutionnel résultant du dialogue entre la N-VA et du PS, mi-août, les deux familles sont dans tous les bons coups ensemble. Avec un « ennemi » désormais commun : le nationalisme flamand arrogant de la N-VA. La sortie très agressive de Bart De Wever contre le MR a fédéré ses énergies contre lui. Une erreur stratégique.

Le président du MR, Georges-Louis Bouchez, souligne dans la presse ces derniers jours que des convergences sont apparues entre bleus et verts. « Il y en a deux, précise-t-il. Préserver l’avenir de la Belgique. Investir dans les nouvelles technologies pour préserver la planète. » Sauver le pays et le monde, voilà deux nobles combats, qui méritent bien une coalition. Incontestablement.

https://twitter.com/GLBouchez/status/1300353401339940866Georges-L BOUCHEZhttps://twitter.com/GLBouchez

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Historiquement, écologistes et libéraux avaient en effet de sérieux points de rapprochement dans leur quête « réformatrice », c’était également le cas sur le souhait d’un renouveau démocratique. On rappellera aussi les enjeux éthiques, qui ont marqué les années Verhofstadt au début des années 2000. Sur le plan socio-économique aussi, durant les années Javaux à la tête d’Ecolo, les deux familles se rapprochaient.

Mais à côté de cela, de sérieuses divergences approfondies au fil du temps.

S’il s’agit de sauver la planète, verts et bleus ne sont toutefois pas souvent d’accord sur tous les moyens d’y arriver, loin de là, au-delà de ces « investissements dans les nouvelles technologies ». Epinglons-en trois. Un: le nucléaire, que les uns souhaitent prolonger, les autres étant nettement réticents en tant que parents de la sortie du nucléaire (mais c’était en coalition avec les libéraux, c’est vrai). Deux, en matière de mobilité, il y a des confrontations récurrentes entre le stop à la voiture des écologistes et le souhait plus nuancé (pour le moins) des libéraux, comme en atteste la dernière polémique sur le bois de la Cambre fermé aux voitures, à Bruxelles Trois, de manière diffuse, les libéraux ont une volonté ‘productiviste’ en matière économique, là où de nombreux écologistes sont pas loin d’être adeptes de la décroissance.

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Mais d’autres sujets encore donnent lieu à des sensibilités susceptibles de provoquer de sérieux remous au fédéral. Prenons les matières de l’immigration et de la sécurité, où le MR se retrouve soudain plus en phase avec la N-VA – même si les nationalistes ont quitté le gouvernement Michel sur le Pacte des nations unies sur la migration. Les penchants écologistes en faveur des frontières ouvertes ou les sorties récurrentes des libéraux pour défendre les policiers pourraient provoquer des étincelles.

Au fil du temps, le MR a glissé sur sa droite et Ecolo sur sa gauche. Il reste à voir si leurs dirigeants actuels, singulièrement Jean-Marc Nollet et Georges-Louis Bouchez, pourront faire vivre leurs convergences, tout en surmontant leurs divergences. Cela risque de faire des étincelles. Mais avant cela, on attend toujours le CD&V pour composer la Vivaldi (refrain connu).

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