L’avis du CSS sur la sortie du nucléaire divise les politiques

L’avis du Conseil Supérieur de la Santé (CSS) sur l’enjeu du nucléaire est « extrêmement précieux et éclairant dans le débat sur la transition énergétique de notre pays », a réagi lundi la ministre du Climat et du Développement durable, Zakia Khattabi.

Le CSS estime notamment que « sur le plan environnemental, éthique et sanitaire, l’énergie nucléaire de fission, telle que déployée actuellement, ne peut pas prétendre satisfaire aux principes du développement durable ».

Le Conseil souligne par ailleurs que le risque d’un accident nucléaire grave ne peut être exclu. « La Belgique est particulièrement vulnérable en raison des caractéristiques des sites concernés : proximité des grandes villes et des artères internationales, réseau routier encombré et forte densité de population », a ajouté la ministre.

« Le débat sur l’énergie nucléaire a été erronément réduit à l’enjeu climatique en faisant de facto l’impasse sur les très nombreux effets pervers et dangereux d’une telle technologie. L’énergie nucléaire présente de sérieux inconvénients soulignés par les universitaires du Conseil de la Santé qui concluent qu’elle n’est pas conforme aux principes du développement durable, seuls à mêmes de garantir un avenir aux générations d’aujourd’hui et de demain », a-t-elle poursuivi.

Cet avis sera ajouté aux discussions du gouvernement sur la sortie du nucléaire, a enfin assuré Zakia Khattabi.

« Ce serait une faute politique de décider » sur base de l’avis du CSS

L’avis du Conseil supérieur de la Santé (CSS) sur l’enjeu du nucléaire « repose sur des erreurs d’analyse » et « n’objective rien du tout », a affirmé lundi le président du MR, Georges-Louis Bouchez, sur Twitter. « Ce serait une faute politique de le croire et de décider sur cette base », y a-t-il ajouté.

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« L’avis du CSS repose sur des erreurs d’analyse, comme en ce qui concerne la part de l’électricité dans notre production énergétique, en ignorant son accroissement dans les prochaines années, entre autres, par l’électrification de notre parc automobile », a ainsi réagi le président du MR.

« Ce rapport n’objective rien du tout. Et ce serait une faute politique de le croire et de décider sur cette base. Le niveau d’émissions de CO2 doit rester notre première préoccupation. La COP26 doit réellement servir à quelque chose », a-t-il ajouté. « L’avis du CSS sur le nucléaire ne compare pas cette énergie au gaz. Personne n’a indiqué que le nucléaire était sans contrainte mais on peut indiquer qu’aujourd’hui, face au défi climatique, c’est certainement une solution utile du mix pour réduire les émissions de CO2 », a encore souligné Georges-Louis Bouchez.

Toujours dans les rangs du MR, l’ancienne ministre de l’Energie, Marie Christine Marghem n’a pas non plus mâché ses mots. « Ce rapport tombe à point nommé pour les anti-nucléaires primitifs jouant sur les peurs. Sa qualité scientifique est d’autant plus branlante que trois experts l’on désaprouvé et qu’on n’a même pas la force morale de citer leurs noms », a-t-elle écrit sur le réseau social en retweetant le spécialiste de l’ULiège, Damien Ernst.

Selon ce dernier, le CSS « s’est couvert de disgrâce aujourd’hui en publiant un énième rapport à charge du nucléaire dont la qualité scientifique au mieux indigente ».

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