L’allongement de la formation initiale des enseignants validée en commission

La commission Enseignement supérieur du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a approuvé le projet de décret réformant la formation initiale des instituteurs et enseignants, laquelle passera de trois à quatre ans dès l’année prochaine.

Durant leur deuxième cycle de formation, les étudiants devront à l’avenir réaliser un « stage de longue durée » au cours d’une année scolaire, lequel comptera pour une partie significative des crédits dédiés à la pratique. Ce stage devra permettre aux étudiants d’articuler pratique au sein des écoles et retours réflexifs avec leurs formateurs.

Déjà validée sous la précédente législature, la mise en oeuvre de la réforme – attendue depuis 30 ans ! – avait été différée par l’actuelle majorité qui souhaitait y apporter quelques adaptations, et en évaluer l’impact sur les finances de la Fédération.

Cet allongement de la formation des enseignants vise à mieux les armer pour exercer leur métier et contribuer ainsi à l’amélioration du système éducatif francophone, aujourd’hui l’un des moins performants des pays développés, selon l’OCDE. Le décret, qui devrait être définitivement approuvé dans quinze jours par la séance plénière du Parlement, a été approuvé mardi en fin d’après-midi par la majorité PS-MR-Ecolo L’opposition cdH s’est abstenue. Egalement sur les bancs de l’opposition, le PTB a voté contre. En écho des syndicats enseignants, les élus marxistes se sont notamment indignés mardi de l’absence d’engagements clairs de la majorité à mieux payer à l’avenir des profs qui se seront formés plus longuement.

La ministre Glatigny a répété mardi qu’un groupe de travail avait été institué au sein du gouvernement pour étudier la question, les premiers profs formés en quatre ans n’étant pas attendus avant l’horizon 2026. Fin septembre dernier, le ministre-président de la FWB Pierre-Yves Jeholet avait toutefois balayé toute revalorisation, jugée ‘impayable » et « impossible » vu les (très) maigres finances de la Fédération, en déficit chronique depuis des années.

Les ministres socialistes du gouvernement, Frédéric Daerden (Budget) et Caroline Désir (Éducation), avaient toutefois assuré de leur côté vouloir faire de cette revalorisation barémique une « priorité ». Mardi, lors du débat en commission, le député Manu Disabato (Ecolo) a lui aussi jugé cette revalorisation nécessaire.

À l’heure actuelle, les enseignants formés en trois ans bénéficient d’un barème appelé 301, tandis que leurs collègues disposant d’une licence ou d’un master universitaire jouissent, eux, d’un barème 501 plus élevé. Le différentiel entre ces deux barèmes se chiffre à plusieurs centaines d’euros par mois. Selon M. Daerden, la création d’un barème salarial 401 qui se situerait à mi-parcours entre le 301 et le 501 représenterait, après quarante ans, un surcoût de 400 millions d’euros. Fin septembre, M. Jeholet avait lui estimé le coût de cette revalorisation entre 300 millions et un milliard d’euros par an.

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