Carte blanche

L’actionnariat salarié comme nouveau pacte économique et social (carte blanche)

Benoît Piedboeuf, chef de groupe MR à la Chambre, et David Leisterh, président du MR bruxellois, défendent ce slogan: « Travailler mieux pour gagner plus ».

Depuis la révolution industrielle, les pays développés à économie de marché ont connu un développement sans précédent dans l’histoire humaine. Cependant, depuis près d’une quarantaine d’années nous voyons les inégalités exploser dangereusement. Aujourd’hui, plus que jamais, la digitalisation et la mondialisation accentuent ce phénomène et des nouvelles fractures viennent finir de nous convaincre que le capitalisme que nous connaissons n’est plus viable. La crise sanitaire que nous traversons ne doit pas être le moment de faiblir mais au contraire celui d’oser sortir des sentiers battus et de proposer des mesures radicales et innovantes.

C’est dans ce cadre que l’actionnariat salarié doit être envisagé comme un nouveau pacte économique, social et sociétal.

Économique car il faut pouvoir acter que la distribution de la valeur ajoutée n’est plus équitable. Les employés sont sans cesse pris dans un piège. Soit l’entreprise fait des bénéfices et se porte bien et eux ne voient aucun impact dans leur pouvoir d’achat , soit l’entreprise va mal et doit les licencier. face je gagne, pile tu perds. Ce n’est pas viable, la privatisation des gains et la socialisation des pertes, ce n’est pas le capitalisme moderne. Permettre aux salariés de détenir une part du capital c’est en terminer avec une vision belliqueuse de l’entreprise. Au niveau macroéconomique c’est un signal à l’ensemble de la société : nous sortirons ensemble de cette crise en acceptant de tous monter dans le même bateau : ceux qui possèdent le capital et ceux qui ne possèdent que leur force de travail.

Le débat entre le facteur capital et le facteur travail, souvent présenté comme polarisé prend dès lors une nature profondément différente en créant une véritable troisième voie: la participation entre les deux parties prenantes, en reconnaissant l’apport singulier de chacun et la nécessité d’aligner leurs points de vue. Le débat quitte le terrain de la confrontation pour entrer dans celui de la conversation sur le projet commun à développer pour que le facteur travail et le facteur capital puissent être chacun reconnu dans son apport unique et singulier.

Social car c’est une réhabilitation du travail qui découlerait de ce pacte. En effet, proposer une telle mesure c’est croire en l’intelligence collective et sortir d’une société polarisée par tout et d’accord sur rien. Celui qui travaille ne peut gagner moins que celui qui ne travaille pas, or nous savons que demander aux entreprises d’augmenter les salaires c’est leur demander de se trouver dans une situation précaire face aux autres entreprises dans la compétition mondiale. Ainsi, le mécanisme que nous proposons permet de pallier ce problème par la création de valeur partagée : en partageant les bénéfices, tout le monde y gagne. Le travail devient alors une participation active à un projet et les salariés ont également un intérêt financier à l’avancement de leur entreprise. Grâce à l’actionnariat salarié, il est possible de constituer un capital et susciter davantage d’implication du salarié dans son entreprise.

Sociétal enfin car c’est une nouvelle société qui doit en découler. En effet, l’actionnariat salarié peut être un moteur pour ré-humaniser les entreprises, redonner une réelle place à l’employé et favoriser la communication avec l’employeur en unissant les deux parties par un objectif commun. Nous pensons qu’il peut aussi favoriser l’éclosion d’un véritable éco-système de start-ups et de PMEs en favorisant l’entrepreneuriat, l’innovation, la création de valeur et l’emploi. Si un célèbre slogan préconise de travailler plus pour gagner plus, ici nous nous proposons de travailler mieux pour gagner plus. C’est une société du compromis et de l’effort qui doit découler de cette mesure qui réconcilie enfin employés et chefs d’entreprises.

Techniquement, les mécanismes existants en Belgique ne sont pas suffisants. Le Mouvement Réformateur se mobilise pour proposer de donner toute la flexibilité nécessaire aux fondateurs de start-ups, aux entrepreneurs et PMEs ainsi qu’aux grandes entreprises de pouvoir mettre en place des programmes de participation durable de leurs salariés au capital de leur entreprise.

Ce n’est pas un changement dans la gouvernance des entreprise que nous proposons mais l’avènement d’un nouveau paradigme: le Mouvement Réformateur entend rassembler employeurs et salariés autour de buts communs : la création de valeur et le sentiment d’appartenance à un projet.

Benoît Piedboeuf, chef de groupe MR à la Chambre, et David Leisterh, président du MR bruxellois

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