Kristof Calvo

Kristof Calvo (Groen): « La Belgique est à tout le monde, pas seulement aux présidents de parti »

Tex Van berlaer
Tex Van berlaer Collaborateur Knack.be

Le chef de groupe Groen à la Chambre, Kristof Calvo, applaudit les plans du gouvernement pour impliquer les citoyens dans une nouvelle réforme de l’état.  » Il faut démolir la particratie. « 

Une plateforme de dialogue. C’est ce que promettent les ministres Annelies Verlinden (CD&V) et David Clarinval (MR), tous deux responsables des réformes institutionnelles. Ils souhaitent demander des recommandations aux académiciens, à la société civile, mais aussi aux citoyens ordinaires, qu’ils souhaitent impliquer par un tirage au sort.

Kristof Calvo (Groen) ne cache pas son enthousiasme. « C’est un secret de polichinelle que lors des négociations nous avons fort insisté sur le chapitre autour de l’innovation démocratique », dit-il. « La nouvelle réforme de l’état ne sera plus dessinée par un petit groupe sélect de présidents de parti dans un château ».

Pourquoi les citoyens auraient-ils leur mot à dire à propos de la structure d’état ?

Kristof Calvo : J’ai découvert la démocratie délibérative en troisième année de sciences politiques, au cours du professeur Dave Sinardet. Je pense qu’elle peut enrichir la démocratie. Nous vivons à une époque placée sous le signe d’émancipation et de connectivité. Il serait dommage de ne pas faire usage de cet engagement.

Un argument souvent entendu contre les nouvelles formes de démocratie, c’est qu’on n’attire que les gens qui s’intéressent déjà à la politique.

Ce n’est pas une solution magique. C’est pourquoi il s’agit expressément d’un complément à la démocratie participative. Dans l’accord gouvernemental, nous renforçons cette démocratie représentative en gardant le vote obligatoire, en donnant l’opportunité aux jeunes de participer aux élections européennes et en organisant une campagne pour stimuler le degré de participation.

Comment éviter que la plateforme de dialogue sombre en séances de bavardage ?

Tout n’ira pas parfaitement. Il y aura des heurts et le résultat ne sera pas toujours à hauteur des attentes. Mais c’est justement l’essence de la démocratie. L’accord gouvernemental suggère que les politiciens rencontrent un maximum les citoyens. Nous ouvrons les fenêtres et les portes. Et c’est une rupture importante. Pour la Vivaldi, la Belgique appartient à tout le monde, pas seulement aux présidents de parti.

N’est-ce pas une chimère?

Soyons honnêtes, la particratie est coriace. On peut avoir des opinions divergentes sur la participation citoyenne, mais j’espère que nous pourrons agir de concert quand il s’agit d’avoir plus de liberté et d’ouverture. Il faut mettre fin à la particratie.

Comment pensez-vous que les citoyens jugeront le fédéralisme belge ? « La scission de la police et de la SNCB pourrait rapidement passer à la trappe », écrivez-vous sur Twitter.

Je ne veux pas tirer de conclusions hâtives, mais de nombreuses études révèlent que le Flamand pense fédéral quand il s’agit de la Belgique. Autrefois, les idées étaient surtout à sens unique. Aujourd’hui, ce débat s’enrichit de nouvelles idées.

L’avenir des soins de santé est pourtant déjà inscrit dans l’accord gouvernemental: il sera plus décentralisé.

C’est vrai que pour un certain nombre de domaines, on indique déjà un sens. C’est normal et cela montre que la démocratie représentative ne se cache pas. Mais au sein de ces lieux de rencontre, on peut expliquer ces choix, et même les défier. La politique ne se retire pas. Cette réinvention exige plus et pas moins de leadership.

Verlinden et Clarinval veulent des recommandations concrètes d’ici la fin de l’année prochaine. C’est rapide.

Ce timing est serré. Je partagerai mes inquiétudes, car il ne faut pas se fixer sur cette date. Ce dialogue demande du temps et de l’engagement. Il ne faut pas que ce soit un exercice obligé.

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