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Jusqu’à 18 ans de prison réclamés contre les auteurs d’un projet d’attentat en France

Le procès du projet d’attentat contre une réunion du mouvement de résistance iranien MEK en France en 2018 a débuté mercredi devant la cour d’appel d’Anvers.

Trois personnes sont devant la cour : le couple Amir S. (41 ans) et Nasimeh N. (37 ans) de Wilrijk qui devait commettre l’attentat et Mehrdad A. (58 ans) qui était en charge du repérage. Le parquet fédéral a demandé la confirmation des peines prononcées en première instance, qui s’élèvent respectivement à 15, 18 et 17 ans de prison, ainsi que l’annulation de leur nationalité belge.

Le diplomate iranien Assadollah A., considéré comme le cerveau de l’opération et condamné à la peine maximale de 20 ans en première instance, a renoncé à interjeter appel.

Les trois accusés sont poursuivis pour tentative d’assassinat terroriste et participation aux activités d’un groupe terroriste, localisé au sein du service de renseignement iranien (MOIS), qui surveille et combat les mouvements d’opposition dans le pays et à l’étranger.

L’enquête a débuté le 25 juin 2018 suite à une note de la Sécurité d’État. « Cette dernière avait appris d’un service partenaire qu’une attaque impliquant un couple belge d’origine iranienne du quartier anversois de Wilrijk était imminente. Le couple a été observé lors de sa rencontre avec Assadollah A. dans un Pizza Hut au Grand-Duché de Luxembourg le 28 juin 2018. On leur a remis l’explosif, ainsi qu’un téléphone portable, une télécommande et une enveloppe contenant 18.000 euros. Assadollah A. leur a donné des instructions sur la manière de faire exploser la bombe », a déclaré le magistrat fédéral.

Deux jours plus tard, le 30 juin 2018, Amir S. et Nasimeh N. sont partis pour Villepinte, où le MEK organisait une grande conférence devant des dizaines de milliers de personnes et de nombreuses personnalités. Le couple a été arrêté à Woluwe-Saint-Pierre. « Dans la trousse de toilette de Nasimeh N., on a trouvé environ 500 grammes d’explosifs. Le Service d’enlèvement et de destruction d’engins explosifs (Sedee) a fait exploser la bombe. La force de l’explosion a endommagé le robot », a précisé le magistrat fédéral.

Le couple était sympathisant du MEK mais avait subi des pressions de la part du service de renseignement iranien MOIS pour transmettre des informations sur ses membres et ses activités, ce qu’il faisait depuis une dizaine d’années et sous la direction d’Assadollah A. depuis 2015. Mehrdad A., qui a été arrêté lors de la conférence de Villepinte, a également transmis des informations sur le MEK. Assadollah A. a été arrêté le 1er juillet 2018. À l’époque, il était diplomate à l’ambassade d’Iran à Vienne depuis trois ans et était membre du MOIS.

Amir S. et Nasimeh N. ont admis à la police avoir transmis des informations au diplomate, mais ont nié avoir voulu tuer des gens. Mehrdad A. a nié toute implication, mais l’enquête a montré qu’il avait été les yeux et les oreilles d’Assadollah A. pendant des années. Le jour des faits, il devait vérifier que le couple remplissait son rôle. L’enquête financière a montré que les trois accusés ont été largement indemnisés pour leurs activités d’espionnage et leur participation à l’attentat : dans un premier temps, un montant total de 452.750 euros a été confisqué.

Les parties civiles et la défense ont pris la parole après la pause de midi. Pendant le procès, Des opposants au régime iranien ont organisé une manifestation devant le Palais de justice

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