Koen Geens © BELGA

Julie Van Espen: le ministre Geens « inquiet » des lenteurs du dossier en appel contre le suspect

L’homme arrêté ce lundi pour l’assassinat d’une étudiante ce week-end à Anvers avait été condamné pour viol à quatre ans de prison en première instance, mais cette condamnation n’a pas été suivie de son arrestation immédiate et la procédure en appel traînait, a indiqué le ministre de la Justice Koen Geens, interrogé sur la VRT.

Dans la foulée de l’émission de la chaîne publique flamande, le cabinet de Koen Geens a encore donné des informations supplémentaires sur le suspect. « Celui-ci a purgé quatre ans et demi de prison entre 2004 et 2008 notamment pour des vols, des infractions routières, du recel et le viol d’une adulte », indique-t-on.

Fin 2016, il a commis un vol avec violence et un viol pour lesquels il a fait deux mois et demi de détention préventive. Au moment du renvoi de l’affaire par la chambre du conseil vers le tribunal correctionnel, début 2017, la chambre du conseil a décidé de le relâcher sous conditions, dans l’attente de son procès.

Le tribunal correctionnel d’Anvers l’a condamné cette même année à quatre ans de prison. « L’arrestation immédiate de l’individu, requise par le parquet, n’avait pas été prononcée par le tribunal. L’homme a fait appel et son dossier a été examiné en mai 2018 par la cour d’appel d’Anvers. A cette audience, l’agenda des conclusions avait été porté à novembre 2018. A cette date, l’affaire a toutefois été postposée pour une durée indéterminée. La dernière condamnation n’est donc pas encore définitive et ne peut donc pas encore être exécutée », expliquait le cabinet lundi soir.

Bien que la condamnation en première instance soit tombée très rapidement, cela n’a pas été le cas pour la procédure d’appel, selon le cabinet. « Je regrette cela très fort. Particulièrement parce que j’ai tout fait pour raccourcir les délais des procès. La possibilité en 2016 d’introduire un juge siégeant seul afin de pouvoir traiter plus d’affaires, en est un exemple. On peut ainsi libérer de la capacité », commente le ministre.

Le nouveau premier président de la cour d’appel a annoncé il y a quelques semaines le recours à un magistrat siégeant seul et la réouverture de la chambre compétente. Le parquet a alors requis la comparution du suspect. L’affaire devrait être traitée le 5 juin.

Selon le magistrat de presse de la cour d’appel d’Anvers, la principale raison pour laquelle le dossier n’a pas encore été abordé est que le suspect n’avait pas été arrêté. « Les affaires impliquant des personnes arrêtées ont la priorité », a déclaré Jo Daenen.

« Sa condamnation en première instance n’a pas ordonné son arrestation immédiate, ce qui a rendu le traitement de son dossier moins urgent. Sur base du contenu du dossier, rien n’indiquait également qu’il fallait donner la priorité à son dossier qui est toujours en attente », poursuit Jo Daenen. Le nombre de dossiers en attente a augmenté à la coup d’appel d’Anvers au cours des dernières années, alors que deux chambres ont été fermées en raison d’un manque de personnel.

Le corps de Julie Van Espen, une étudiante de 23 ans disparue depuis samedi soir à Anvers alors qu’elle devait retrouver des amies en ville, a été retrouvé lundi dans le canal Albert.

Un homme de 39 ans, identifié par la police qui avait lancé un avis de recherche à son encontre, a été appréhendé ce lundi également à Louvain et comparaîtra mardi pour assassinat devant le juge d’instruction.

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