Jean-Luc Crucke, ministre wallon de l'Energie (MR) © BELGA IMAGE

Jean-Luc Crucke: « Exiger de l’exploitant qu’il estime la fiabilité de ses centrales »

« Il conviendrait d’exiger de l’exploitant qu’il estime le degré de fiabilité de ses centrales dans les années à venir », a affirmé le ministre wallon de l’Energie, Jean-Luc Crucke, interrogé en commission du Parlement de Wallonie sur le risque de black-out qui menace le pays en novembre après l’arrêt inopiné de 2 centrales nucléaires.

« Les défauts à répétition des centrales belges, ces dernières années, mettent à mal leur prétendue fiabilité qui a une double conséquence économique. Pour pallier leur absence, nous devons soit importer, soit investir dans des outils de backup ou de production plus rapidement que prévu », a pointé le ministre régional. « Ces défauts entrainent inévitablement des coûts directs, en réparations diverses, mais également indirects, notamment en termes d’assurances », a poursuivi Jean-Luc Crucke selon qui « leur prétendue disponibilité a par ailleurs constamment retardé leur mise à l’arrêt ». « Nous vivons aujourd’hui ce qui nous pend peut-être au nez pour 2025: la disparition très rapide de 6 GW de production sans disposer d’outils de remplacement », a-t-il ajouté. En matière énergétique, si la sécurité d’approvisionnement relève du fédéral, la Région est, elle, compétente pour le déploiement du renouvelable et de solutions flexibles, à l’exception des centrales au gaz. « Ce déploiement doit accompagner une sortie progressive du parc actuel, mais est bien incapable de pallier un arrêt abrupt des centrales », a encore souligné le ministre qui sera directement averti, tout comme le centre wallon de crise, si le gestionnaire du réseau de transport détectait une menace de pénurie.

« Cette détection, effectuée par Elia, déclenchera la procédure qui organise les rôles de chaque autorité et acteur pour coordonner au mieux la réponse à apporter en cas de pénurie avérée et pour assurer la cohérence des informations transmises à la population », a assuré M. Crucke. Selon ce dernier, « le bon sens voudrait toutefois qu’avant d’envisager un plan de délestage, nous puissions, tous les consommateurs collectivement, réduire quelque peu notre consommation aux moments critiques, c’est-à-dire entre 17h et 20h ». En 2014, Lampiris avait réussi à réduire de l’ordre de 150 MW la consommation de ses ménages par l’envoi d’un simple SMS. « Un plan de ce type pourrait être envisagé de manière plus structurelle », a estimé le ministre qui restera enfin « attentif aux mesures envisagées par les autorités fédérales et veillera à ce qu’elles ne désavantagent pas la Wallonie ».

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