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« Je dépasse déjà le cadre budgétaire fixé par le gouvernement »

Le ministre de la Justice a affirmé dimanche midi, sur les plateaux de télévision, avoir « tenu une ligne très correcte depuis le début » dans le dossier des prisons, et avoir « vraiment fait de son mieux pour tenir les engagements ». « Je dépasse déjà le cadre budgétaire fixé par le gouvernement », a-t-il souligné sur la RTBF, RTL-TVI et la VRT.

Disant n’être « pas sûr que les syndicats ont dit non à sa proposition », car il n’a pas encore reçu la réponse officielle des syndicats, le ministre de la Justice estime avoir « tenu une ligne très correcte depuis le début ». « J’ai réduit la surpopulation carcérale à 10% », a-t-il rappelé. « J’ai vraiment fait de mon mieux pour tenir les engagements. »

Avec les dernières propositions faites aux gardiens de prison, « je dépasse déjà le cadre budgétaire fixé par le gouvernement », souligne le ministre. C’est donc au niveau du gouvernement qu’il faudra à nouveau porter la discussion, a-t-il précisé. « On ne doit pas attendre de moi que j’aille plus loin tout seul. C’est une affaire sur laquelle tout le gouvernement doit se concerter », a estimé Koen Geens.

Le ministre a également plaidé pour un « service raisonnable » aux détenus dans les prisons, pour assurer leurs besoins essentiels.

La grève dans les prisons en est à son quatorzième jour.

Le Premier ministre doit prendre la main

« Le ministre de la Justice a fait le maximum de ce qu’il pouvait faire, c’est au Premier ministre Charles Michel de prendre la main », estime dimanche Christian Brotcorne, bourgmestre de Leuze-en-Hainaut et député membre de la commission Justice à la Chambre, alors que la grève dans les prisons est entrée dans son quatorzième jour.

« Le vrai problème est lié au carcan budgétaire: on impose des économies à la police, à la Justice, alors que ces secteurs avaient été préservés par le gouvernement précédent », dénonce M. Brotcorne, dont la commune abrite une prison. « Le ministre de la Justice a fait le maximum de ce qu’il pouvait faire, Charles Michel doit prendre la main. »

Sortir de ce « carcan budgétaire » est la première étape, mais il faut aussi organiser un service minimum, estime le député. « Ces gens (les prisonniers, ndlr) ont le droit d’être traités de manière humaine, quoi qu’ils aient fait. Il faut avancer dans ce dossier », insiste M. Brotcorne, qui rappelle que le cdH a déjà déposé au Parlement une proposition en ce sens. Le risque d’un statu quo, c’est que « les tribunaux décideront à notre place », ouvrant la perspective d’un « gouvernement des juges ».

Il y a « urgence à agir », souligne Christian Brotcorne, pour éviter une explosion dans les prisons dans les prochains jours, et pour permettre aux polices locales de revenir à leurs activités habituelles.

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