Celine Bouckaert

J’étais avec Charles Michel en Tchéquie et en Slovénie et tout est vrai

Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Ce jeudi et vendredi, le Premier ministre Charles Michel s’est rendu en République tchèque et en Slovénie pour rencontrer ses homologues dans le but de « relancer le moteur européen » quelque peu enrayé ces derniers temps.

Quelques jours avant la visite, la décision de démissionner du Premier ministre tchèque Bohuslav Sobotka semble hypothéquer le voyage, mais les autorités tchèques décident de le maintenir. Sobotka aurait jeté l’éponge en raison d’un conflit avec son ministre des Finances Andrej Babis. A en croire le quotidien français Libération, ce dernier, soupçonné de fraude fiscale, est l’homme le plus populaire du pays. Comparé parfois à Donald Trump ou à Silvio Berlusconi, il possède une fortune estimée à 2,7 milliards de dollars.

Cap sur Prague donc où à peine arrivé, Charles Michel annonce à la délégation belge que l’état belge a vendu 25% de ses participations dans BNP Paribas Fortis. Après cet intermède imprévu, il est temps pour le premier ministre belge de rencontrer son homologue tchèque Bohuslav Sobotka: dans le jardin de l’Académie Straka, le siège du gouvernement tchèque, retentit la Brabançonne jouée en l’honneur du chef du gouvernement belge.

Après un tête à tête, les deux Premiers ministres donnent une conférence de presse. Ils évoquent l’importance des relations bilatérales entre les deux pays (la Belgique compte pas moins de 200 entreprises en Tchéquie) et plus particulièrement le rapprochement des pays du Visegrad (la Hongrie, la Tchéquie, la Slovaquie et la Pologne) et le Benelux. Ils soulèvent également le sujet du dumping social, un sujet qui, comme l’admet Bohuslav Sobotka, divise les deux états.

Au cours de la conférence de presse, le premier ministre tchèque ne souffle mot de sa démission, initialement prévue le jour-même, mais finalement remise à quinze jours plus tard. Crise au sein du gouvernement tchèque oblige, les médias présents n’auront pas l’occasion de poser de questions à l’issue de la conférence.

S’ensuit une rencontre avec le président tchèque Milos Zeman. Hostile aux migrants et nettement pro-russe, l’homme jouit d’une réputation douteuse. Interrogé par nos confrères de VTM sur le caractère controversé du président, Charles Michel explique qu’il a été élu, et que dans l’intérêt de l’Europe, il est important de communiquer aussi avec les dirigeants dont on ne partage pas tous les points de vue.

Après une courte visite à l’ambassade de Belgique, c’est la Slovénie qui est au programme. Destination de voyage de plus en plus populaire, ce pays de forêts et de lacs accueille 60 000 touristes belges par an.

Chaleureusement accueilli à Ljubljana par le Premier ministre slovène Miro Cerar qui affirme que les relations avec la Belgique ne sont pas bonnes, « mais excellentes », Charles Michel salue un partenaire loyal qui partage les mêmes ambitions pour l’Europe que lui, notamment en matière de migration, de sécurité et développement économique. Contrairement à d’autres pays de l’Europe de l’Est, la Pologne et la Hongrie notamment, la Slovénie ne défend pas les contrôles accrus de ses frontières nationales. Membre « responsable » de la zone Schengen, l’état slovène se dit favorable à l’accueil des réfugiés et souhaite influencer le projet européen en ce sens.

Après un lunch de courte durée avec une dizaine d’entrepreneurs slovènes qui permet au Premier ministre belge de prendre le pouls de la situation économique plutôt bonne du pays, Charles Michel rencontre le président slovène qui serait tout aussi favorable au projet européen que son Premier ministre. À l’issue de cet entretien, il est déjà temps pour la délégation belge de se rendre à l’aéroport de Ljubljana pour s’envoler vers Bruxelles.

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