Ahmed Laaouej, chef du groupe PS à la Chambre, deviendra-t-il ministre-président bruxellois en 2024 ? © belgaimage

Institutionnel et taxe urbaine: le PS divisé sur fond de singularité bruxelloise (analyse)

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Au nom de Bruxelles et d’une vision sociale, le chef de file socialiste bruxellois Ahmed Laaouej va à l’encontre de son président de parti et de son gouvernement: pas banal et révélateur.

Décidément, la Région bruxelloise s’affranchit de plus en plus sur la scène institutionnelle belge. La singularité bruxelloise, urbaine et multilingue, est une réalité de plus en plus forte qui se traduit par des tensions au sein même des partis. Ce n’est, à vrai dire, pas nouveau: un ancien ténor du PS bruxellois nous disait déjà il y a quelques années que cette division marquait à peu près tous les sujets lors des réunions de part. Et, pour être juste, cela vaut également pour la plupart des partis politiques.

A ce titre, la double sortie ce mardi du président du PS bruxellois, Ahmed Laaouej, par ailleurs chef de file du parti à la Chambre, est édifiante. Invité de Fabrice Grosfilley sur Bel RTL puis BX1, celui-ci va à l’encontre des positions de son président de parti, puis du gouvernement régional présidé par l’un des siens, Rudi Vervoort.

https://twitter.com/BIHETMathieu/status/1338770562215272449Mathieu BIHEThttps://twitter.com/BIHETMathieu

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

550rich3153600000Twitterhttps://twitter.com1.0

Temps premier. Ce week-end, Paul Magnette lance un débat institutionnel, toujours sensible dans notre pays. « Essayons d’avoir une Belgique qui fonctionne avec quatre Régions », soulignait-il sur le plateau de C’est pas tous les jours dimanche sur RTL. Il précisait, ce faisant, une déclaration faite plus tôt à la VRT: « Deux Communautés à Bruxelles, ça n’a pas de sens pour nous. ». Avant de plaider pour un enseignement bilingue dans la capitale. La proposition, faut-il le dire, tient à couper aussi l’herbe sous le pied de la N-VA.

Une Belgique à quatre? « Ce que les citoyens attendent pour le moment, c’est que l’on réponde à leurs probèmes et je ne suis pas sûr que c’est en régionalisant l’enseignement que l’on va augmenter le niveau de la scolarité ou que l’on va permettre à nos élèves d’être meilleur en math, tacle Ahmed Laaouej. Il faut partir des vrais besoins des gens. Ce que je dis aussi, c’est qu’il faut avoir des institutions qui fonctionnent bien. Que l’on renforce les Régions, c’est bien, mais que l’on tienne compte des réalités bruxelloises: je ne suis pas sûr que les Flamands verraient d’un bon oeil que des Bruxellois francophones gèrent leur enseignement bruxellois. Par ailleurs, il faut faire preuve d’un peu de respect pour une institution aussi importante que la Fédération Wallonie-Bruxelles. J’entends que certains veulent la supprimer et en même temps, nous avons des ministres comme Caroline Désir ou Frédéric Daerden qui font un travail formidable. »

Ambiance au PS…

Temps deux. Le gouvernement bruxellois, dont le ministre-président est socialiste, a provoqué une polémique avec les deux autres Régions, la semaine dernière, en proposant la mise en oeuvre d’une taxation intelligente, pour remplacer l’actuelle taxe de circulation. « Une taxe anti-sociale, c’est très éloigné des valeurs socialistes », coupe-t-il. L’accord de gouvernement bruxellois prévoit clairement qu’il faut des corrections sociales, c’est la raison pour laquelle nous ne voterons pas une taxe qui est anti-sociale. Je le dis au fédéral, le le dis au régional, il y a des modalités qui doivent être adoptées pour la rendre sociale. »

Depuis le PS bruxellois, uen voix d’opposition s’est levée.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire