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Inquiétude croissante en Belgique envers des scanners chinois utilisés dans les aéroports

Les douanes belges utilisent des scanners fabriqués par une société chinoise pourtant interdits dans d’autres pays pour des raisons de sécurité. Si les douanes elles-mêmes n’y voient aucun problème, les critiques se multiplient, à en croire l’édition de vendredi du journal De Standaard.

Les scanners fixes et mobiles en question, fabriqués par la société chinoise Nuctech, sont utilisés dans les ports, certaines gares et aéroports belges. Cependant, de plus en plus de questions se posent à propos de cette entreprise. La Lituanie par exemple, État membre de l’UE, va interdire ces dispositifs pour des raisons de sécurité.

« Nous avons des preuves plausibles que les équipements de Nuctech peuvent collecter des données sur la circulation des biens et des personnes en utilisant les numéros de passeport et les empreintes digitales », justifie le député lituanien Laurynas Kasciunas dans le quotidien flamand. Il est président de la commission de la Sécurité intérieure du parlement lituanien, qui a rédigé un rapport négatif sur Nuctech.

Pour des raisons similaires, l’entreprise chinoise avait déjà été interdite aux États-Unis l’année dernière. Quant au Canada, il a décidé que Nuctech ne pouvait pas fournir de scanners pour ses ambassades. Aux Pays-Bas, la situation commence également à se gâter pour la société asiatique, tandis que certains membres du Parlement européen font également bouger les choses.

Les douanes belges, elles, ne voient aucun problème dans Nuctech. « Cette préoccupation n’est pas nouvelle », assure Francis Adyns, porte-parole du SPF Finances. « Mais jusqu’à aujourd’hui, nous ne pensons pas qu’il y ait de raison de le faire. »

La Sûreté de l’État, de son côté, « ne commente pas les dossiers individuels » mais se réfère à son rapport d’activité. « Notre pays doit préserver son indépendance stratégique vis-à-vis d’acteurs étrangers tels que la Chine », y écrit-elle.

La Sûreté de l’État avertit que la Chine utilise activement des organisations et des entreprises publiques « comme organisations de couverture pour ses activités de renseignement ».

« Pour moi, c’est un problème », déplore le député fédéral Michael Freilich (N-VA). « Avec ça, ils peuvent infiltrer nos aéroports. »

L’élu nationaliste veut interroger le ministre en charge des Douanes, Vincent Van Peteghem (CD&V), sur cette affaire, demander l’avis du Conseil d’Etat et organiser une audition au Parlement.

Selon le cabinet du ministre, « rien n’indique que ces scanners seraient en mesure d’envoyer des informations sans notre intervention ».

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