Eric Van der Sypt © BELGA

Informations sur Abdeslam: « Rien n’indiquait la préparation d’un attentat », selon le parquet

Le parquet fédéral a confirmé avoir reçu en juillet 2014 des informations concernant Abdelhamid Abaaoud et les frères Abdeslam. « Ce qui nous a été transmis se trouvait déjà dans notre dossier, ce fut en fait une confirmation de ce que nous savions déjà », a fait savoir le porte-parole du parquet.

Les journaux De Tijd et l’Echo rapportent , sur base de sources policières anonymes, que la police était déjà au courant en juillet 2014 que les frères Salah et Brahim Abdeslam fomentaient un attentat.

Le porte-parole du parquet Eric Van der Sypt a confirmé que le parquet avait reçu à la mi-juillet des informations concernant Abaaoud et les frères Abdeslam mais rien dans ces informations n’indiquait que des attentats étaient en préparation. « Nous avons par ailleurs reçu des indications de possible radicalisation dans l’entourage des frères Abdeslam, mais cela n’a également mené à rien. »

Eric Van der Sypt a rappelé l’importance de prendre en compte le contexte de l’époque. « Il s’agit du mois de juillet 2014. A l’époque, les frères Abdeslam ne sont pas encore radicalisés. Dans la période janvier-février 2015, Salah et Brahim ont été interrogés car il était alors question de radicalisation. Mais rien n’indiquait un futur départ en Syrie ou la préparation d’un attentat. »

Brahim Abdeslam et son frère Salah, qui est pour l’heure toujours activement recherché, sont deux des auteurs des attentats du 13 novembre 2015 à Paris. Abdelhamid Abaaoud a été tué quelques jours plus tard lors de l’assaut à Saint-Denis.

Le cdH veut ouvrir une commission d’enquête

Le cdH a proposé mardi la création d’une commission d’enquête sur l’absence d’effet des informations dont la section anti-terroriste de la police fédérale aurait eu connaissance au sujet des intentions des frères Abdeslam. Se disant « révolté » par cette information, le centre démocrate Humaniste a estimé que « l’inqualifiable gravité des événements impose que le Parlement belge ouvre une Commission d’enquête dotée des pleins pouvoirs d’investigation ».

Pour le cdH, la succession de révélations publiées ces derniers jours dans la presse dicte qu’il est « indispensable d’aller plus loin ». « Aujourd’hui, il apparaît en effet de plus en plus clairement que notre pays porte une réelle part de responsabilité dans les événements ayant conduit à ce drame. La honte qu’un tel constat suscite chez tous les habitants du royaume ne peut nous tétaniser », a commenté le cdH, par voie de communiqué.

Le centre démocrate humaniste a par ailleurs annoncé que sur le plan formel, il proposera mercredi à la conférence des présidents de la Chambre, que cette commission spéciale se transforme en commission d’enquête, afin de « déterminer sans tabous la responsabilité de la Belgique dans les événements ayant conduit à ce massacre, et de tout mettre en oeuvre pour que de telles sinistres fautes ne puissent plus se reproduire à l’avenir ».

Le MR estime de son côté que « le débat doit avant tout avoir lieu au sein de la commission de suivi du comité P (contrôle des services de police) qui se réunit mardi prochain à huis clos, de façon confidentielle, et dans laquelle siège le cdH ».

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