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Infanticide à Schaerbeek : que s’est-il passé ?

Le corps d’un garçon de 8 ans a été retrouvé dimanche à Schaerbeek. La mère de famille a avoué être l’auteur des faits et est à présent sous mandat d’arrêt.

L’enfant qui a été découvert mort dimanche matin à Schaerbeek, au carrefour de la rue Van Hammée et l’avenue Paul Deschanel, a été étranglé et égorgé par sa mère vers 04h00 du matin dans la nuit de vendredi à samedi, a indiqué le parquet de Bruxelles. Interrogée par la police, la mère de l’enfant a reconnu les faits. Elle a été placée dimanche soir sous mandat d’arrêt, a indiqué le parquet de Bruxelles.

Avertissements réguliers des proches

Selon la RTBF, la mère, âgée de 33 ans, vivait seule avec ses deux enfants, alors que son mari, radicalisé, est parti en Syrie il y a deux ans et demi. Elle souffre depuis plusieurs mois d’importants troubles psychiatriques et a été plusieurs fois internée. Ses crises la rendant potentiellement dangereuse pour ses enfants, des membres de sa famille et des voisins ont appelé plusieurs fois la police.

Vendredi, la police se rend à leur domicile après un nouvel appel des proches, mais ne constate rien d’anormal. « Rien ne laissait croire qu’un drame familial allait se produire » a déclaré le parquet dans un communiqué.

Plus tard dans la même nuit, la mère est prise d’une crise qu’elle affirme être une crise de décompensation. C’est durant cette crise qu’elle a tué son fils cadet, âgé de 8 ans, qu’elle a ensuite enterré dans une aire verte à proximité de son domicile.

La décompensation, passage d’une névrose à une psychose

Le terme de décompensation, en psychiatrie, sous-entend le passage d’une névrose à une psychose, selon un psychologue clinicien. « La pression est tellement forte que la personne craque. » Même si la définition et l’emploi du terme sont « débattables », selon ce psychologue, la décompensation désigne communément le passage « d’un état stable à une rupture d’équilibre ». On passe d’un « état non pathologique à un état pathologique », pouvant engendrer un passage à l’acte. La décompensation peut être entraînée par un stress continu, et le cerveau ne réagit plus de la même manière, notamment au niveau de l’inhibition (zone du cortex pré-frontal), ce qui peut rendre une personne « incontrôlable », faisant « qu’elle ne sait plus faire la part des choses ».

Durant cette nuit, une voisine a entendu du bruit dans le couloir de l’immeuble et a vu sortir la dame avec son fils aîné et des bagages. La police a alors été appelée et s’est rendue sur place, au vu d’un éventuel risque de départ en Syrie, où serait parti le père des deux enfants. Arrivés sur place, les policiers constatent que le plus jeune fils a disparu et une enquête pour disparition inquiétante a aussitôt été ouverte.

Toujours selon la RTBF, la magistrate de garde décide de lancer la procédure NIXON, qui consiste en une mise en observation. La mère, lors de son audition, reconnait alors avoir tué et enterré son enfant.

« On tente en interne de déterminer si ce drame aurait pu être évité. La police mène une démarche identique », a précisé la porte-parole du parquet de Bruxelles, Ine Van Wymersch.

Le juge d’instruction, qui a été saisi pour meurtre, a inculpé la mère d’infanticide, ce qui constitue une circonstance aggravante. Elle a été incarcérée à la prison de Berkendael, a indiqué le parquet de Bruxelles. Le fils aîné âgé de 11 ans a été pris en charge par un juge de la jeunesse.

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