Illustration prétexte (L'histoire se répète: cette photo a été prise en... 2000). © BELGA/Olivier Hoslet

Inami: Les étudiants en médecine et dentisterie manifesteront dès 8h

Les étudiants en médecine et dentisterie de l’ULB, de l’UCL et de l’ULg se mobiliseront jeudi afin d’exiger un numéro Inami pour l’ensemble des diplômés, ont confirmé mercredi soir les membres de la plateforme Inami.

Les actions commenceront à 8h00 devant le CHU de Liège. A 11h00, un grand rassemblement des étudiants de l’UCL et de l’ULB est prévu dans le quartier Alma à Bruxelles. Les auditoires et la clinique de médecine dentaire de l’UCL seront fermés toute la journée, prévient le Bureau des étudiants en dentisterie de l’UCL.

A 8h00, les étudiants de 3e et 4e année de master en médecine ainsi que de 1ère et 2e master en dentisterie de l’ULg manifesteront devant le CHU de Liège. « L’idée est de faire connaître la situation. Nous ne bloquerons pas l’accès aux auditoires ni au CHU », précise Alexandre Borsus, le président de la Fédération des étudiants de l’ULg (Fédé).

L’après-midi, les étudiants liégeois poursuivront leurs actions de sensibilisation devant le siège du PS puis au centre-ville. « Nous voulons rappeler qu’une partie de la problématique est communautaire. Il n’existe actuellement aucun mode de régulation à l’entrée du cursus universitaire », regrette Alexandre Borsus, sans exiger pour autant de numerus clausus. « Auparavant, le dossier était géré par Laurette Onkelinx au fédéral et Jean-Claude Marcourt à la Fédération Wallonie-Bruxelles. On ne peut pas dire que les choses aient avancé », soutient-il également.

A Bruxelles, la journée de grève commencera par un rassemblement des étudiants de l’ULB sur le campus Erasme à 9h00. Leurs camarades de l’UCL manifesteront quant à eux sur le site de l’Alma dès 9h30 pour les étudiants en dentisterie et dès 10h30 pour ceux en médecine.

A 11h00, tous les étudiants de l’ULB et de l’UCL se rejoindront à Alma avant de s’adresser à la presse. Ils se disperseront ensuite dans les rues de la capitale pour sensibiliser la population.

Solidarité à Mons et Namur

Bien qu’indirectement concernés puisqu’ils sont en premier cycle universitaire, les étudiants en médecine et dentisterie de l’UNamur et de l’UMons marqueront eux aussi leur soutien. L’AGE, organe de représentation des étudiants de l’UNamur, organisera une assemblée générale d’information sur le temps de midi.

La plateforme Inami, qui coordonne les différentes actions, est constituée de la Fédération des étudiants francophones (FEF), de l’Union des étudiants de la Communauté française (Unécof), d’Action Inami, du Comité interuniversitaire des étudiants en médecine (CIUM), du Conseil de la jeunesse (CJ) et des différents conseils étudiants. Ses membres se réuniront jeudi en fin d’après-midi pour décider des actions qu’ils mèneront vendredi.

Le 3 octobre dernier, les doyens de médecine de l’ULg, l’ULB et l’UCL ont annoncé que, cette année, 50% des étudiants sortant de médecine et 60% des étudiants sortant de dentisterie n’auraient pas accès à un numéro Inami, la réserve de 2018 étant déjà entamée. Quelque 390 diplômés seront ainsi privés de l’attestation leur permettant d’obtenir le remboursement de leurs prestations par la sécurité sociale au bénéfice de leurs patients. En pratique, ils devront se tourner vers la médecine du travail, la médecine légale, l’expertise médicale ou encore la recherche.

« Les membres de la plateforme Inami ne peuvent rester impassibles face à la détresse des étudiants et appellent le monde politique à trouver des solutions rapides pour permettre à ces étudiants de terminer leurs sept années de labeur par l’obtention de leur sésame pour exercer la médecine curative: un numéro Inami », a déclaré Corinne Martin, la présidente de la FEF.

Mise en place immédiate d’un cadastre

La plateforme demande par ailleurs la mise en place immédiate d’un cadastre évaluant la pénurie en médecine et dentisterie, le comblement de cette pénurie et un refinancement des structures de stages pour augmenter le nombre de places disponibles.

De son côté, l’Association des médecins spécialistes francophones (AMSFr) insiste plutôt sur la mise en place dans les universités francophones d’un examen d’entrée similaire à celui qui a été mis en place dans les universités néerlandophones. « Défendre la liberté de choix des études et simultanément le droit d’accès à la profession est difficilement défendable dans un contexte de contingentement imposé au niveau fédéral ». Or, « il est inutile de former des médecins en surnombre par rapport aux besoins de la population », estime l’AMSFr, qui considère toutefois que le contingentement devrait être repensé à la lumière de l’activité effective des professionnels de la santé.

L’Association belge des syndicats médicaux (ABSyM), le syndicat médical majoritaire, refuse elle aussi d’abandonner la limitation de l’accès aux professions médicales.

Dans son accord de gouvernement, la nouvelle majorité prévoit un « cadastre détaillé et fiable de toutes les professions de soins de santé », sans pour autant proposer de solution à court terme aux étudiants concernés par le manque de numéros Inami.

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