169 000 candidats en attente en Flandre en 2020. Face au défi, le ministre Matthias Diependaele n’a qu’une réponse: « Un logement social ne peut pas être un Win for Life. »
Le logement social flamand n’en finit plus de crouler sous la demande non satisfaite. En 2020, la liste d’attente s’est une fois encore allongée pour culminer à 169 000 candidats, en hausse de 10% par rapport à 2019. Décrocher le logement tant espéré exige aujourd’hui de prendre patience en moyenne trois ans et demi à quatre ans.
Décrocher le logement tant espéré exige de prendre patience en moyenne trois ans et demi à quatre ans.
Interpellé sur une telle situation, le ministre du Logement Matthias Diependaele (N-VA), sans nier l’ampleur du défi, rappelle qu’il est loin d’être neuf. « La croissance enregistrée remonte à 2013 », elle est liée à « la réduction des conditions de revenus, laquelle a entraîné une augmentation du nombre de personnes qui peuvent prétendre à un logement social ». Maigre consolation apportée par le ministre: le rythme de croissance de la file d’attente faiblit au fil des ans. 16% de hausse entre 2015 et 2016, 13% entre 2017 et 2018, 10% entre 2019 et 2020.
Néerlandais suffisant
Que faire pour infléchir la courbe? En finir avec le laxisme, décrète Matthias Diependaele. « Un logement social ne peut pas être un Win for Life » mais doit être attribué à celui qui y a droit et qui en a effectivement besoin. Cette feuille de route passe par une intensification de la chasse aux fraudeurs, notamment aux bénéficiaires détenteurs de biens immobiliers à l’étranger ; par la réduction, en vigueur depuis 2017, de la durée des contrats de location à neuf ans maximum ; par une réforme des sociétés de logement social ; et par un renforcement du critère d’intégration auquel devra satisfaire le candidat locataire dont on exigera un niveau de maîtrise suffisant du néerlandais.
L’opposition parlementaire se montre à moitié convaincue par ce plan de bataille. Vooruit, ex-SP.A, presse plutôt le gouvernement flamand (N-VA – CD&V – Open VLD) d’accélérer la construction de logements sociaux en lui reprochant de tarder à injecter les 4,5 milliards d’euros programmés à cet effet. Groen, pour sa part, a du mal à comprendre la limitation à 15% de construction de logements sociaux imposée aux communes, y compris à celles qui en souhaiteraient plus. C’est là une façon de mieux répartir ce parc immobilier sur l’ensemble de la Flandre, réplique Matthias Diependaele.