Dans le centre, une quinzaine de rues et sites sont particulièrement prisés, notamment des professions libérales. © HATIM KAGHAT POUR LE VIF/L'EXPRESS

Immobilier: le centre de Mons garde la cote

Même si une véritable « nouvelle ville » se développe du côté des Grands Prés, le centre de Mons reste une valeur sûre en matière d’immobilier. On y trouve une belle variété de biens, des prix parfois soutenus et de réelles opportunités pour les investisseurs.

Mons n’est peut-être pas la plus réputée des villes belges, mais elle a le don de créer un sentiment d’attachement chez la plupart de ceux qui la découvrent ou qui y habitent. Ces dernières années, elle a beaucoup été sous les feux des projecteurs grâce à son statut de capitale européenne de la culture en 2015 ou encore à l’implantation d’un Ikea dans la zone d’activités des Grands Prés, mais c’est aussi et surtout grâce à l’ADN de son centre que la cité du Doudou séduit – y compris le marché immobilier.

 » Le Mons intra-muros est recherché des acheteurs et des locataires pour sa proximité avec la Grand-Place, sa beauté architecturale, son calme et son offre de services « , confirme Alain Duponcelle, administrateur de l’agence immobilière Trevi Mons Hainaut. Par contre, tous les quartiers ne se valent pas. Du côté des moins prisés, on retrouve celui de la gare, qui connaît quelques problèmes de sécurité. La zone est pourtant en mutation avec la transformation de la station ferroviaire, mais les retards du chantier semblent régulièrement postposer la redynamisation du quartier. A l’inverse, on dénombre dans le centre une quinzaine de rues et sites très demandés, essentiellement concentrés autour de la Grand-Place, du beffroi et de la collégiale Sainte-Waudru.

 » Ce sont des quartiers dans lesquels on retrouve de belles maisons de maître non divisées, d’une superficie entre 300 et 400 mètres carrés habitables, avec souvent des jardins de ville ou de belles cours intérieures « , décrit Aldo Zambito, patron de l’agence Alpimmo.  » Lorsqu’elles ont du charme ou sont bien entretenues, ces maisons rencontrent du succès auprès de certaines professions – notamment libérales – qui y installent à la fois leur bureau et leur habitation privée. Selon la taille, l’état et la situation, ce sont des biens qui peuvent se négocier entre 400 000 et 800 000 euros. « 

Mons compte en son centre des habitations abordables qui contribuent à une certaine stabilité du marché.
Mons compte en son centre des habitations abordables qui contribuent à une certaine stabilité du marché.© WWW.GLOBALVIEW.BE

Stabilité du marché

Ces budgets plutôt élevés pour la région restent toutefois des exceptions et Mons compte aussi dans son centre des habitations plus abordables qui contribuent à une certaine stabilité du marché depuis plusieurs années. On trouve ainsi des maisons mitoyennes à rafraîchir pour des budgets bien en deçà des 200 000 euros sur les boulevards de la petite ceinture, ainsi que des appartements existants dont le prix au mètre carré tourne habituellement autour des 1 600 à 1 800 euros si l’immeuble et le bien sont en bon état. Les appartements neufs du centre-ville, eux, ont de plus en plus tendance à figurer dans la tranche des biens haut de gamme, avec des prix qui atteignent entre 2 000 et 2 300 euros du mètre carré.

Il y a plusieurs explications à ces tarifs élevés. Tout d’abord, comme le souligne Aldo Zambito,  » les terrains nus dans le centre sont rares voire inexistants, donc il faut souvent détruire des bâtiments anciens et cela coûte plus cher que de bâtir directement.  » Et puis, il y a bien sûr la loi de l’offre et de la demande…  » Beaucoup de gens aiment les biens neufs ou récents et veulent s’installer dans le centre : des personnes âgées qui souhaitent se rapprocher des facilités, des Montois qui aiment leur ville mais aussi beaucoup d’employés du Shape tout proche « , observe Alain Duponcelle.  » Comme les projets sont peu nombreux, les prix grimpent et les ventes suivent. Nous commercialisons par exemple une résidence de vingt appartements tout près du centre-ville et treize unités sont déjà vendues alors que le projet sera seulement terminé à la fin de l’été prochain.  »

Le Mons intra-muros est recherché des acheteurs et des locataires pour sa proximité avec la Grand-Place »

L’immobilier neuf a-t-il pour autant de belles années devant lui au sein du centre-ville ? Pas moins de 2 000 unités neuves sont en projet dans le grand Mons à l’avenir, et les Grands Prés se développent à coups de centaines d’appartements de l’autre côté de la gare. De l’avis des agents immobiliers, il n’y a toutefois pas de quoi s’inquiéter.  » Oui, les Grands Prés concurrencent un peu le marché du centre-ville mais pas au point de l’impacter au niveau résidentiel « , confie Aldo Zambito.  » Il y a même des habitants qui commencent à regretter leur implantation dans ce nouveau quartier.  »

Un phénomène qu’Alain Duponcelle confirme :  » Après deux ans passés aux Grands Prés, certains habitants se rendent compte que la situation n’y est pas si idéale et se relocalisent dans le Mons intra-muros. Le coeur de ville est d’ailleurs mieux coté au niveau des prix – surtout en location – et reste donc très intéressant pour les investisseurs. Si les projets neufs s’avéraient trop nombreux et difficiles à absorber, ce sont assurément les promotions les plus éloignées qui souffriraient en premier et non pas le centre.  »

Par Marie-Eve Rebts.

Primark pour sauver l’immobilier commercial ?

Si la Grand-Place reste très demandée et si ses prix ne faiblissent pas, le commerce souffre depuis quelques années dans le coeur de Mons comme dans beaucoup d’autres villes. Dans la cité montoise, l’implantation puis l’agrandissement du centre commercial des Grands Prés n’est pas étrangère à ce phénomène mais, depuis quelques mois, un vent d’espoir souffle sur le piétonnier et les autres rues commerçantes du coeur de ville. « L’annonce de l’arrivée d’une boutique Primark à la Grand-Rue a déjà des effets positifs, car l’enseigne devrait attirer près d’un million de visiteurs chaque année », constate Aldo Zambito. « L’ouverture n’est prévue qu’en 2019 mais on sent déjà un petit regain d’intérêt pour les commerces du centre-ville depuis cette année. » Comme le souligne l’agent immobilier, la Ville n’est pas non plus étrangère à ce phénomène, puisqu’elle a elle-même investi dans des immeubles commerciaux et octroie des fonds aux petits commerçants qui souhaitent se lancer dans le centre.

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