Il faut dépolitiser la gestion de Brussels Airport, plaident les experts

« Il faudrait envisager de désigner officiellement l’exploitant de l’aéroport comme autorité opérationnelle principale pour tous les aspects du bruit des avions », peut-on lire dans l’étude d’incidence sur les nuisances sonores autour de Brussels Airport, réalisée par le bureau français Envisa. Cela se justifie parce que c’est Brussels Airport Company qui décide des aéronefs qui y sont exploités et du moment où ils le sont, et c’est son activité qui est la plus exposée au risque d’impacts sonores insoutenables, appuient les experts.

« Cela peut nécessiter des ententes officielles sur les niveaux de service entre les intervenants opérationnels », concèdent-ils.

En clair, la politique doit être retirée des opérations quotidiennes de l’aéroport car « par le passé, l’ingérence politique a donné lieu à des problèmes techniques et de sécurité, des changements ayant été introduits sans qu’une analyse d’impact complète n’ait été effectuée », poursuit Envisa.

De toute manière, « des analyses d’impact complètes -avec un champ d’application de la durabilité et une consultation publique efficace menée conjointement- devraient être une condition préalable à tout changement futur », avertissent les experts.

Pour eux, il faut reconnaître qu’il est impossible de protéger toutes les communautés voisines du bruit des avions et que des décisions difficiles devront être prises. « En règle générale, aucune partie prenante ne devrait mettre en danger le bien commun en tentant de protéger une minorité, à moins qu’il n’ait été convenu d’un commun accord, dans le cadre de processus établis, qu’il existe une justification claire pour une telle action. Ces décisions doivent faire l’objet d’une évaluation complète et transparente et être justifiées avant leur mise en oeuvre », souligne le bureau d’études français.

« Tant skeyes que l’aéroport sont largement perçus comme étant principalement des entreprises flamandes. L’aéroport étant national, il s’agit d’une erreur, mais, en tant qu’organisation belge quasi-publique, skeyes devrait faire davantage pour résoudre ce problème. Cela n’est pas facilité par le fait que la nomination du directeur général de skeyes est perçue comme étant essentiellement politique », analyse encore Envisa.

En conclusion, « la licence d’aérodrome de BRU (Brussels Airport, NDLR) devrait être revue à la lumière de ce rapport et modifiée en conséquence, prête à être promulguée dans les meilleurs délais contractuels ». Une fois que les parties prenantes auront choisi et pleinement établi les solutions recommandées dans le présent rapport, il est recommandé d’envisager la nomination d’un consultant pour mesurer indépendamment l’efficacité des nouvelles structures et processus de gouvernance et de gestion du bruit de l’aéroport.

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