Le réseau "Helora" réunit 8 sites hospitaliers dont le pôle Jolimont à La Louvière. © belga

Helora en tête des fusions d’hôpitaux, un signal fort

Le processus a été lent, semé d’obstacles, mais la fusion annoncée de trois hôpitaux d’obédiences différentes dans le Hainaut constitue un signal fort.

Les promoteurs du nouveau réseau hospitalier Helora ne sont pas peu fiers. Huit sites hospitaliers depuis le Hainaut jusqu’à l’ouest du Brabant wallon ont décidé, non seulement de se mettre en réseau (avec un peu de retard), selon le voeu de l’ancienne ministre de la Santé, Maggie De Block (Open VLD). Mais ils vont carrément fusionner. Plus de 9 700 collaborateurs et médecins indépendants sont concernés par cette opération qui n’entraînera pas de perte d’emplois par licenciement. Peu banal, voire exemplaire : la nouvelle entité dépasse les clivages philosophiques, puisqu’elle repose, d’une part, sur le Groupe Jolimont, fondé à La Louvière à la fin du XIXe siècle par les Soeurs Servites de Marie de Jolimont, et, d’autre part, le CHU Tivoli (inter-communale), basé également à La Louvière, et le CHU Ambroise Paré de Mons (asbl), ces deux derniers s’étant déjà rapprochés. « CHU », car ils abritent des lits dits universitaires patronnés par l’ULB.

Avec leurs nombreuses polycliniques et institutions hospitalières (Tubize, Nivelles, Lobbes, Warquignies), les trois entités couvrent 42 communes dans la région de Mons, le Borinage, le Centre, l’ouest du Brabant wal-lon et la Thudinie. Soit, un bassin de soins de 755 000 habitants.

« Helora est plus que le fruit d’un assemblement ou d’une collaboration interhospitalière locorégionale. Il est le premier réseau intégré de Wallonie. A terme, nos trois institutions vont fusionner pour ne faire qu’un », annoncent Marc Barvais, président d’Ambroise Paré, Bernard Coulie, ancien recteur de l’UCLou-vain et président de Jolimont, et Yves Smeets, président de Tivoli et directeur général de Santhea, la fédération patronale des institutions de santé publiques et privées non confessionnelles.

Un tel regroupement a forcément reçu le soutien des autorités locales. Les organes de gouvernance feront un sort égal aux représentants des trois hôpitaux fusionnés. Sur le terrain, cependant, les gens devront apprendre à travailler ensemble. Pas évident. « Il faut un peu de temps, de patience, de compréhension, pas d’oukase et pas de chantage », résume Bernard Coulie.

Bâtir ensemble

En réalité, la concurrence n’était plus possible. A La Louvière, cela saute aux yeux, les hôpitaux de Tivoli et de Jolimont sont situés le long de la rue de Longtain, dupliquant des services de pointe à quelques centaines de mètres l’un de l’autre. Selon les engagements pris, l’extension du CHU Tivoli du côté de l’avenue Max Buset (environ 900 lits) sera gérée en commun par les deux institutions. A Mons, un hôpital de 900 lits devrait aussi sortir de terre sous direction unique. Pareil à Warquignies, Lobbes et Nivelles qui seront refaits à neuf, Tubize étant rénové.L’objectif des 25 réseaux hospi-taliers (dont 8 en Wallonie) était de réduire les concurrences, de réaliser des économies d’échelle et, surtout, d‘assurer une médecine de qualité égale quel que soit l’endroit où les patients se trouvent. Avec Helora, les programmes de soins cardiaques, oncologiques, pédiatriques, neurologiques et gériatriques seront répartis de manière plus optimale.

Le grand bond en avant, qui mettra des années à se réaliser, a été précédé de petits pas. Depuis mai dernier, les services de neurochirurgie de Jolimont et de Ambroise Paré à Mons organisent une garde médicale commune.

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