Le téléphérique coûterait 25 millions d'euros. © DR

Haute voltige: un téléphérique à Liège, bientôt une réalité ?

Le Vif

Parmi les rêves de mobilité insolites, difficile de passer à côté du projet d’établir à Liège un téléphérique qui ferait la jonction entre le centre-ville et le site de l’ancienne citadelle, aujourd’hui occupé par le CHR éponyme.

Pour l’asbl Urbagora, qui en a fait depuis 2008 un de ses chevaux de bataille, l’initiative d’un téléphérique devrait permettre de désengorger l’accès à hôpital, diminuer la pression automobile en ville et renforcer l’attractivité touristique du quartier des Coteaux tout en permettant aux cyclistes de rejoindre aisément les hauteurs. Une idée surprenante, qui a pourtant le vent en poupe. Pour le bourgmestre, qui attribue la paternité de l’idée à Marie-Claire Lambert, la présidente du CA de l’hôpital de la Citadelle, il s’agit non seulement d’une bonne idée, mais aussi d’une idée réaliste.  » D’après l’étude de faisabilité présentée par la société grenobloise MDP, le téléphérique coûterait 25 millions et permettrait de transporter deux à trois fois plus de personnes que le bus, en deux fois moins de temps « . Et Willy Demeyer de souligner les possibilités d’intermodalité d’une jonction tram-téléphérique :  » L’esplanade Saint-Georges, où se situerait le départ du téléphérique, accueillerait évidemment un arrêt de tram.  »

De son côté, si l’échevin de la mobilité Gilles Foret admet volontiers que l’expérience, inscrite dans le plan de mobilité, s’est montrée concluante pour d’autres villes, il reconnaît toutefois qu’à ce stade, le projet doit encore être financé. En ce qui concerne la possibilité d’établir une deuxième liaison câblée entre le pont des Modeleurs à Sclessin et le domaine universitaire et hospitalier du Sart Tilman, la proposition peine quant à elle à décoller. Non seulement, le budget à mobiliser est bien plus considérable – 70 à 100 millions d’euros d’après les experts – mais la volonté politique semble aussi moins présente.

Pour Philippe Hanocq, professeur en urbanisme à l’ULiège, le téléphérique est avant tout un effet d’annonce, surtout en ce qui concerne la liaison avec le Sart Tilman.  » A chaque fois que l’on ajoute un nouveau mode de transport dans le réseau, ça crée des ruptures de charge qui engendrent des coûts et des temps de trajet plus longs. Aujourd’hui, les étudiants se rendent au Sart Tilman en bus, demain il devront le faire en tram et en bus. Ce n’est pas le plus évident. Si on ajoute un téléphérique dans la boucle, ce sera encore plus difficile « .

Liège, la Sérénissime

Sur terre, dans les airs, mais aussi sur la Meuse, la mobilité du futur à Liège a tout du plan de bataille rangée. Aujourd’hui, une activité saisonnière à vocation touristique, la navette fluviale qui relie les quartiers de Fragnée et de Coronmeuse en passant par les principaux sites liégeois est, elle aussi, appelée à se développer. De 40 000 usagers en 2018, elle doit devenir un mode de transport à part entière. Une solution appelée de ses voeux par Philippe Lallemand, le CEO d’Ethias, interrogé par Luc Gochel pour La Meuse, et qui s’est dit prêt à payer un abonnement à tous ses employés pour leur éviter les interminables bouchons le long des quais. De quoi donner à la Cité ardente des airs de cité des Doges, les gondoles en moins.

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