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Guerre 14-18 : les Bruxellois à l’heure allemande le temps d’une exposition commémorative

Le Vif

L’exposition « 14-18 Bruxelles à l’heure allemande » a été inaugurée mercredi au musée de la Ville par l’échevine bruxelloise de la Culture, Karine Lalieux, cent ans jour pour jour après l’entrée des troupes allemandes dans la capitale belge.

Le parcours retrace la vie de la population civile bruxelloise sous l’occupation, ainsi que celle des Allemands durant cette période. « Nous ne voulions pas réduire l’Allemagne au rôle de l’occupant mais plutôt utiliser l’exemple de la société allemande en guerre pour illustrer certaines des caractéristiques de ce conflit », souligne Gonzague Pluvinage, commissaire de l’exposition. Il s’agit donc « d’une comparaison dynamique entre le quotidien des Bruxellois occupés et celui des Allemands, libres, mais en guerre ».

Après une première partie chronologique retraçant l’arrivée des soldats allemands et le contexte historique de l’époque, l’exposition aborde la thématique de la pénurie alimentaire et de l’organisation du ravitaillement tant à Bruxelles qu’en Allemagne, où la crise est encore plus sévère, à la suite notamment du blocus britannique.

Un autre volet est consacré à l’occupation et à la mobilisation industrielle avant une partie décrivant la résistance active dans la capitale. L’exposition, assez intimiste et traduite en quatre langues, se conclut sur la libération de la ville début novembre 1918 et la révolution allemande.

Des caricatures clandestines de l’époque ponctuent toute la visite, accompagnées de vitrines comprenant documents et objets, tels que des lettres ou extraits de journaux intimes, récoltés auprès des Archives de Bruxelles et témoins de la vie de la population durant ces 50 mois. Les caricatures, si elles s’en prennent à l’ennemi, pointent aussi du doigt « ceux qui ont tiré profit de l’occupation, comme les paysans », devenus les « nouveaux riches de la guerre ». D’autres caricatures abordent le combat des autorités allemandes contre le trafic de pommes de terre, la pénurie et l’augmentation des prix. Des affiches dépeignent par ailleurs un patriotisme et une participation à l’effort de guerre présents dès les premiers jours de l’occupation, comme cet avis du cercle des coiffeurs bruxellois proposant des coupes de cheveux gratuites aux enfants dont le père est à l’armée.

Une place est également accordée à Adolphe Max, bourgmestre de l’époque, arrêté puis déporté en Allemagne en septembre 1914 et devenu le symbole de la résistance durant toute la durée du conflit. A la veille de l’entrée des soldats allemands dans la ville, l’homme avait notamment fait placarder sur les murs « des appels au calme et au sang-froid des Bruxellois, tout en leur rappelant leur devoir patriotique », a indiqué Karine Lalieux.

Manneken-Pis n’a pas non plus été oublié et arbore fièrement dans une vitrine de clôture entre autres l’habit des soldats belges (« jass ») et celui d’un fantassin de l’armée française.

L’exposition, dont le titre renvoie à l’imposition de l’heure allemande aux Bruxellois, sera visible au musée de la Ville sur la Grand-Place du 21 août jusqu’au 3 mai 2015. Des parcours sont prévus pour les plus jeunes ainsi que pour les malvoyants et malentendants.

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