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Gouverner avec la N-VA : les tabous francophones en train de tomber?

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Ecolo ne dit plus un ‘non’ catégorique, le PS non plus et le MR a viré sa cuti en 2014 : face à la menace du Vlaams Belang et alors que l’on se parle en coulisses, les francophones sont-ils en train de s’adoucir à l’égard de Bart De Wever ?

Rajae Maouane n’est pas Jean-Marc Nollet. Dans le duo de coprésidence, la Bruxelloise incarne une forme de renouveau, s’adresse davantage aux nouvelles générations avec un ton parfois désarmant, là où Jean-Marc-Nollet fait preuve d’expérience et de percussion, avec un profil plus clivant quand il le faut. Ces derniers jours, l’aîné se fait plus discret tandis que les socialistes consultent en coulisses, deux semaines après avoir exprimé son mécontentent sur la non-élection de Zakia Khattabi à la Cour constitutionnelle (« Certain plus que d’autres en ont décidé autrement »).

Ce vendredi matin, c’est la cadette qui a pris la parole sur les ondes de la RTBF. Elle a réexpliqué les critiques – qui se veulent constructives – de son parti à l’encontre du plan de déconfinement fédéral, appelant à une meilleure cohérence des mesures et à une meilleure communication. Et elle a appelé de ses voeux la construction d’une société après le coronavirus qui soit « plus inclusive, où tout le monde a sa place » et où l’on ne « refait pas les mêmes erreurs que par le passé ». Politiquement, elle traduit cela prudemment sur le mode de : « Toutes les bonnes volontés sont bienvenues ».

Ce n’est forcément pas Rajae Maouane qui est en première ligne des discussions fédérales. Mais là où Ecolo refusait de s’asseoir à la table de la N-VA estimant qu’il n’y a « pas de majorité possible avec les nationalistes », elle a adopté une courbe rentrante. Interpellée par les journalistes de la chaîne publique, Rajae Mouane n’a pas explicitement refusé l’idée de monter dans une « grande union » avec le parti de Bart De Wever. Même si le fond ressemble toujours à un rejet de l’idéologie nationaliste : « Ce sera possible avec les partis qui ont envie de donner un avenir à ce pays, de construire une société où tout le monde à sa place. »

https://twitter.com/Princess_Sarra/status/1266289215748231168Princess Sarrahttps://twitter.com/Princess_Sarra

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Margaux De Ré, députée régionale Ecolo, a précisé plus tard, en réaction à cet article: « Elle a parlé des partis qui veulent un projet pour la Belgique, il est clair que ça exclut N-VA et Vlaams Belang (sauf si leurs projets politiques ont été inversés totalement).

https://twitter.com/margauxdere/status/1266353576315666432Margaux De Réhttps://twitter.com/margauxdere

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Toujours est-il que cela n’a pas été dit explicitement. Faut-il y voir un nouveau signe que les lignes bougent en coulisses? Paul Magnette, président du PS, qui mène les consultations informelles avec son homologue flamand Conner Rousseau, ne dit plus non plus un rejet ferme et définitif de la N-VA. Même s’il place la barre haut : refédéralisation de compétences, refinancement des soins de santé ou revalorisation des bas salaires. Elio Di Rupo, ministre-président wallon et tenant d’une ligne plus « pragmatique » évoquait cette semaine la possibilité d’un gouvernement fédéral avec un programme réduit de relance. Il a, dans son argumentation, mis le doigt cette semaine sur la menace que représenteraient des élections anticipées avec une nouvelle progression de l’extrême droite en Flandre. Ceci explique peut-être cela…

Pour rendre possible ce qui paraissait absolument impossible, des concessions de taille devront être faites de part et d’autre. Pour rappel, le MR de Charles Michel avait renié sa parole en 2014, après avoir obtenu de la N-VA le gel de toute discussion institutionnelle durant la législature.

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