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Goffin au Liban

Le ministre belge des Affaires étrangères et de la Défense, Philippe Goffin, devait boucler mercredi par le Liban une tournée au Moyen-Orient qui l’a conduit depuis dimanche successivement en Jordanie, en Irak – y compris à Erbil, la capitale de la région autonome du Kurdistan irakien – pour « comprendre les enjeux sécuritaires et de paix dans la région », a-t-on appris dans son entourage.

Cette tournée, qui prendra fin mercredi soir avec son retour à Bruxelles, visait également à renforcer les relations bilatérales avec ces différents pays.

M. Goffin a également abordé avec ses interlocuteurs des thématiques comme le processus de paix au Moyen-Orient et les combattants étrangers – aussi qualifiés de « Foreign Terrorists Fighters », FTF) pour lesquels il rendra prochainement un rapport au gouvernement -, a indiqué son cabinet dans un communiqué adressé à l’agence Belga.

Parti de l’aéroport militaire de Melsbroek dimanche matin, le chef de la diplomatie belge s’est donc rendu d’abord en soirée à Amman, la capitale de la Jordanie, puis lundi matin à Bagdad où il a rencontré le président irakien Barham Salih, ainsi que son homologue, Mohammed Ali al-Hakim.

Ces réunions avaient plusieurs objectifs. « Tout d’abord, resserrer les liens entre la Belgique et l’Irak dont la souveraineté nous tient à coeur. Ensuite, écouter, sur le terrain ce que les Irakiens ont à dire. La situation dans cette région est compliquée. Les derniers mois ont été émaillés par de vives tensions internes comme externes. Il est important pour la Belgique qui vient de prendre la présidence (pour un mois, ndlr) du Conseil de sécurité des Nations unies, de bien comprendre les enjeux mais aussi les attentes des uns et des autres », a indiqué M. Goffin, cité par le communiqué.

A Erbil, lundi après-midi, il a rencontré le ministre kurde des Affaires étrangères, Safeen Muhsin Dizayee, le Premier ministre Masrour Barzani et le président de la région autonome du Kurdistan irakien, Nechirvan Barzani.

Plusieurs questions ont été abordées dont la question sécuritaire et la problématique plus large des FTF. « Il est important pour moi d’avoir une vision claire sur ce dossier compliqué. Il implique en effet des gens qui ont rejoint un groupe terroriste et sont soupçonnées de crimes graves. Ils doivent être vus comme tels et être traités sans aucune complaisance mais il faut savoir trouver une solution juste pour leurs enfants qui, je le rappelle, ont moins de 10 ans, c’est une question d’humanité. Grâce aux informations de terrain que j’ai pu récolter lors d’échanges très francs, je pourrai faire un rapport détaillé à mes collègues du gouvernement », a précisé M. Goffin.

Le ministre est retourné mardi en Jordanie pour y rencontrer le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, et visiter un camp de réfugiés syriens où il a pu s’entretenir avec différents familles et associations humanitaires. « Il est important pour moi d’être sur place pour mieux cerner la situation des réfugiés dans une zone qui en compte des millions, avec tous les défis que cela pose à ces pays mais à nous Européens aussi », a-t-il affirmé.

Concernant l’Europe, le chef de la diplomatie belge a assuré qu’il plaidait, lors de ces différents entretiens, pour que le rôle diplomatique européen dans cette région du monde soit renforcé.

M. Goffin doit s’entretenir mercredi avec son homologue libanais, Nassif Hitti, avant de regagner la Belgique en soirée.

L’armée belge a participé durant trois ans (2015-2018) à la formation des peshmergas, les combattants kurdes, sous le nom d’opération Valiant Phoenix (OVP) lors d’une mission d’entraînement, de conseil et d’assistance au profit de forces locales. Il ne reste actuellement plus que quatre officiers de liaison belges au Kurdistan irakien dans le cadre de l’opération Inherent Resolve (OIR, le nom donné par les Etats-Unis à l’action de la coalition anti-Etat islamique (EI), selon une source militaire.

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