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Gens du voyage à Landen : les Jeunes socialistes flamands organisent un festival de protestation

Le Vif

La manière avec laquelle le bourgmestre sp.a de Landen (Brabant flamand) a tenté mercredi de déloger des gens du voyage installés dans sa commune provoque des réactions outrées, y compris au sein de son propre parti.

Les Jeunes socialistes, mouvement interne au sp.a, organisent jeudi soir une action de protestation sur le terrain industriel occupé par les caravanes. Intitulé avec humour « TomorrowLanden », l’événement se veut festif et une marque de soutien pour l’ensemble des gens du voyage, selon Sanne Doms, présidente des Jeunes socialistes.

« La façon dont les occupants des caravanes ont été chassés est inhumaine », déplore Sanne Doms. Pour faire partir la trentaine de caravanes stationnées depuis dimanche soir sur un zoning de Landen, le bourgmestre Gino Debroux a enclenché mercredi matin une installation sonore de 14.400 watts. Les occupants se sont ensuite dit prêts à quitter les lieux jeudi midi.

Pour la jeune sp.a, « tout cela révèle un problème plus profond. Depuis des années, la Flandre, et en particulier le ministre compétent Geert Bourgeois, refuse d’augmenter le nombre de terrains d’accueil.

Actuellement, il n’existe que 77 emplacements dans les terrains de transit de Flandre, alors qu’il devrait y en avoir 100 par province selon la commission flamande des gens du voyage. Même l’Europe a déjà pointé notre pays du doigt ».

Les Jeunes socialistes demandent une solution humaine pour l’ensemble des gens du voyage. « Les communes doivent être stimulées pour créer suffisamment de places d’accueil, et la Flandre doit prévoir l’encadrement nécessaire », insiste Sanne Doms.

« Ajourd’hui, au moins 100 enfants qui logent dans des caravanes ne sont pas scolarisés car ils doivent errer de terrain en terrain. La responsabilité du gouvernement flamand est écrasante. Habiter dans une caravane est une forme de logement reconnue, et les gens qui vivent sur des roues ont aussi droit à une place dans notre société ».

Les caravanes sont parties sans incident

Les gens du voyage installés depuis dimanche sur un terrain industriel de Landen, en Brabant flamand, sont partis comme prévu jeudi après-midi, rapporte Gino Debroux (sp.a), le bourgmestre de la commune. Ils ont rejoint Overpelt, dans le Limbourg, où ils pourront rester quatre à cinq jours d’après le bourgmestre Dirk Vanseggelen (CD&V).

« Ils ont effectivement quitté le terrain sans problème », confirme Gino Debroux. Le bourgmestre s’apprête à présent à recevoir une délégation de Jeunes socialistes mécontents de la façon dont il a traité les gens du voyage. « Ils viendront uniquement pour exposer leur point de vue sur la problématique », souligne l’édile, alors que les Jeunes socialistes ont prévu d’organiser un « festival de protestation ».
Le groupe de gens du voyage, quant à lui, a rejoint Overpelt, une commune qui accueille régulièrement des caravanes de nomades.

« Nous nous arrangeons à l’amiable avec eux. Ils peuvent rester quatre à cinq jours et payent pour les déchets qu’ils laissent dans un conteneur que nous louons », explique le bourgmestre Dirk Vanseggelen (CD&V). « Nous attendons cependant une solution structurelle du gouvernement flamand. Il faut des lignes directrices uniformes pour régler ce genre de situation. Pour le moment, chaque commune agit comme elle l’entend », déplore l’homme politique.

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