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FWB : un déficit budgétaire de 708 millions en 2020 qui reste « marginal et maîtrisé »

Le budget de la Fédération Wallonie-Bruxelles creusera les déficits cette année et l’an prochain, mais de manière « marginale et maîtrisée », a affirmé vendredi le nouveau gouvernement francophone PS-MR-Ecolo.

La précédente majorité avait établi un budget 2019 visant un déficit de 192 millions d’euros. Au final, le solde de financement plongerait à 508 millions. Et pour 2020, il filerait à 708 millions d’euros, selon les chiffres présentés par le ministre-président Pierre-Yves Jeholet (MR) et le ministre du Budget Frédéric Daerden (PS).

Les causes sont multiples, pour cette institution qui ne dispose pas de recettes propres et dont l’exécutif a d’emblée renoncé à tout retour à l’équilibre, au vu des sacrifices que cet objectif coûterait aux secteurs de l’enseignement, de la petite enfance, de la jeunesse, de la culture, etc.

A la détérioration des paramètres macro-économiques (-169 millions en 2019, -130 millions en 2020) s’ajoutent la non-perception des recettes de la vente des fréquences mobiles (141 millions qui ne sont pas attendus avant 2021 vu la difficulté des pourparlers au Comité de concertation), des indexations diverses (notamment celle du traitement des enseignants, attendue en mars), la poursuite du financement du Pacte d’excellence, etc.

Les partenaires ont aussi tenu à réserver des provisions pour des politiques nouvelles: amorce de refinancement de 5 millions pour l’enseignement supérieur, autant pour le socio-culturel, deux fois 4 millions pour résorber l’encours des frais de déplacement des professeurs, ou encore 6,8 millions pour soutenir la mise en place de Wallonie-Bruxelles Enseignement, le nouveau pouvoir organisateur du réseau officiel.

Au final, et vu l’échéance du 15 octobre pour rendre l’épure budgétaire au fédéral qui la transmettra à l’Europe, le gouvernement Jeholet a élaboré un budget qu’il présente comme « essentiellement technique ». Les grands arbitrages seront faits lors de l’ajustement 2020, attendu pour fin avril.

« Nous avons voulu un budget-vérité au départ, pour l’affiner ensuite avec plus d’ambition dans les politiques nouvelles », a commenté M. Daerden.

Malgré l’augmentation attendue de la dette, le ministre fait valoir une maîtrise de l’endettement. « La charge de la dette est de 200 millions, soit moins de 2% des dépenses qui s’élèvent à plus de 11 milliards, ça reste donc marginal », selon le nouveau grand argentier francophone. Il insiste sur le monitoring permanent et la gestion dynamique de cette dette. L’objectif à ses yeux est de rester « autour des 2% » au terme de la législature.

Frédéric Daerden ne nie pas que la dette, qui équivaut aujourd’hui à 62% des recettes de la Fédération, pourrait passer à 90% d’ici la fin de législature. « Il y a un travail à mener pour améliorer les recettes de la Fédération », dit-il sans s’avancer davantage.

C’est que l’institutionnel n’est pas loin: les plus grands postes de recettes de la Fédération proviennent des dotations versées par d’autres niveaux de pouvoir (« clé élève » sur la TVA fédérale répartie entre Flandre et FWB, « clé IPP » sur les recettes à l’impôt des personnes physiques reversées par la Wallonie et Bruxelles). L’optimalisation des dépenses, la centralisation de trésorerie des organismes d’intérêt public, le monitoring budgétaire du Pacte d’excellence, seront abordés au plus tôt.

La ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny (MR), a salué le « premier geste » de 5 millions d’euros pour l’enseignement supérieur. La ventilation de cette enveloppe n’a pas encore été décidée. Pour l’enseignement obligatoire, Caroline Désir (PS) ajoute que la résorption de l’encours des frais de déplacements s’accompagnera de la mise en place d’un groupe de travail avec les P.O., l’administration et les syndicats pour envisager une solution pérenne. Quant à la RTBF, aucun changement budgétaire n’est annoncé, selon Bénédicte Linard (Ecolo).

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