Formation fédérale: qui sera le prochain « missionnaire »?

Le Vif

Le Roi achève mercredi son tour de consultation des présidents de parti après la démission précipitée du dernier chargé de mission, Koen Geens. Le processus de formation d’un gouvernement fédéral est dans une impasse. Qui sera le nouveau « missionnaire » qui héritera d’une situation politique particulièrement tendue depuis quelques jours?

Dès 9h00, se succéderont au Palais de Bruxelles le président du PS, Paul Magnette, suivi par ses homologues de DéFI, François De Smet, du CD&V, Joachim Coens, et de l’Open Vld, Gwendolyn Rutten.

Huit mois après les élections, les tentatives de rapprocher le PS et la N-VA ont pris fin. Lassé d’un grand nombre de réunions sans résultat, M. Magnette a fait savoir par presse interposée que, pour sa part, il était inutile de poursuivre un exercice voué à l’échec. Le vice-Premier ministre CD&V Koen Geens, chargé deux semaines plus tôt par le Roi de prendre les « initiatives nécessaires pour mettre sur pied un gouvernement de plein exercice » a jeté l’éponge, non sans déplorer le « coup de sabot » donné par le président socialiste.

Depuis lors, les relations sont particulièrement tendues entre les chrétiens-démocrates flamands et les socialistes francophones. Les premiers répètent depuis des mois qu’ils n’entreront pas dans une coalition qui n’a pas de majorité en Flandre (comprenez sans la N-VA) et entendent encore moins qu’avant changer d’avis.

Deux options

Les positions semblent figées et les tentatives de former une coalition s’apparentent désormais à un casse-tête. Seules deux options paraissaient jusqu’à présent praticables: la « Vivaldi », sans la N-VA, rassemblant les socialistes, les libéraux, les écologistes et le CD&V, et la « Diable rouge », du nom donné par la presse flamande car elle rassemblerait le PS et la N-VA, avec le sp.a, le CD&V et les libéraux peut être réduits au seul MR. L’Open Vld n’est pas numériquement indispensable dans une telle coalition qui reposerait sur une majorité dans chaque groupe linguistique.

Gouvernement d’urgence?

Face à l’impossibilité de trouver la bonne formule de coalition, une autre solution consisterait en une forme de gouvernement d’urgence, au programme resserré voire limité dans le temps -mais il faudrait quand même une majorité pour en soutenir le programme- ou une forme de gouvernement fonctionnant selon des majorités de circonstance.

Les supputations vont bon train sur le nom du nouveau chargé de mission royale. Le président de la N-VA, Bart De Wever, n’a toujours pas reçu sa chance mais beaucoup d’observateurs doutent qu’il puisse réunir un consensus du côté francophone, certainement depuis son appel à un « front flamand » adressé au CD&V et à l’Open Vld, partenaires de coalition au gouvernement flamand.

Le Roi n’a pas non plus confié de mission à une personnalité de l’Open Vld jusqu’à présent. Les libéraux flamands paraissent partagés sur la ligne à suivre mais une partie d’entre eux a montré une ouverture à l’égard de la Vivaldi tout en jugeant que les travaux menés par M. Magnette, informateur, en vue de réunir libéraux, écologistes et socialistes à la fin de l’année passée, penchaient trop à gauche.

Le premier défi à relever sera sans doute celui de restaurer la confiance entre des partenaires échaudés après des mois de paralysie. Même si personne, à l’exception du Vlaams Belang, ne réclame ouvertement des élections, cette perspective est loin d’être exclue. Le scrutin aurait alors un enjeu particulier: l’avenir du pays. De plus en plus de leaders en conviennent, la Belgique fédérale ne fonctionne plus et, ces derniers jours, le thème communautaire et institutionnel a fait un brusque retour à l’avant-scène.

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