La campagne de la N-VA dénonçant le nombre de ministres de la Santé en Belgique. © N-VA

Formation fédérale : notre pays reste bien malade

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Une majorité « Corona » d’urgence ? On reste loin du compte. Le CD&V veut toujours la N-VA, le PS n’en veut pas, le MR refuse un gouvernement provisoire et la N-VA fait campage sur le confédéralisme. Pauvre Belgique.

Joachim Coens, président du CD&V, avait évoqué la semaine dernière la nécessité d’une coalition « corona » pour faire face aux urgences sanitaires et économiques induites par l’épidémie. On avait rayé l’idée de donner le nom d’une maladie à une majorité fédérale d’un pays bien mal en point. Maintenant que les cas se multiplient en Belgique, on commence à percevoir l’opportunité d’une telle perspective : mettre enfin en place un gouvernement fédéral disposant d’une vraie majorité pour prendre les mesures budgétaires qui s’imposent et disposer d’un vrai pouvoir pour coordonner la situation.

Les missionnaires royaux, les présidents de la Chambre Patrick Dewael (Open VLD) et du Sénat Sabine Laruelle (MR), travaillent dans la discrétion. Selon Le Soir de ce mercredi matin, ils plancheraient bel et bien sur l’idée d’un gouvernement d’urgence, transitoire, avec quelques axes forts à son programme. Cela permettrait, il est vrai, de permettre à des partis coincés dans leur positionnement d’accepter de prendre temporairement leurs responsabilités, au nom de l’urgence, sans se compromettre démesurément aux yeux de leurs électeurs.

Les indiscrétions révélées par le quotidien évoquent la volonté des missionnaires de mettre en piste une majorité « Corona » (d’urgence, donc) de type Vivaldi, c’est-à-dire sans la N-VA avec les socialistes, les libéraux, les écologistes et le CD&V). Certains partis francophones rêvent-ils encore tout haut ? La petite idée de Joachim Coens avait été interprétée par certains comme une porte entrouverte à une telle coalition sans N-VA. Or, le CD&V reste sur son idée majeure : avoir une majorité dans le groupe linguistique néerlandophone. En mission commandée ce matin sur LN24, le N-VA Theo Francken a rappelé : « On doit avoir un accord avec le PS. On ne doit pas s’aimer mais être correct et professionnel. » Inutile de préciser que le PS commence à se demander comment il parviendra à faire comprendre qu’il n’en veut pas.

Epidémie de coronavirus ou pas, chacun campe sur ses positions. Georges-Louis Bouchez, président du MR, n’exclut pas les priorités urgentes, mais rappelle qu’il ne peut être question d’un gouvernement provisoire.

Pendant ce temps, la Première ministre Sophie Wilmès (MR) et sa consoeur de la Santé Maggie De Block (Open VLD) sont au four et au moulin pour communiquer et tenter d’éviter les couacs, le ministre du Budget David Clarinval (MR) fait voter les douzièmes provisoires du budget sous la pression d’un amendement du PTB (pour faire baisser la TVA sur l’électricité) et la N-VA mène une campagne inlassable sur les réseaux sociaux dénonçant le nombre exagéré de ministres de la Santé et plaidant en faveur du confédéralisme (refrain connu) Pauvre Belgique.

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