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Formation fédérale: le Club des cinq, à la quête du passage secret, relance les libéraux (analyse)

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Bart De Wever et Paul Magnette disposent encore d’options. Ce vendredi après-midi, ils renouent le contact avec MR et Open VLD. « De bon augure », dit Maxime Prévot (CDH).

Vingt-quatre heures chrono. C’est le temps qu’il reste aux deux missionnaires royaux, Bart de Wever et Paul Magnette, avant de faire rapport au roi Philippe, samedi à 15h. Leur quête d’un gouvernement fédéral majoritaire devrait toutefois être prolongée, sans doute d’une nouvelle semaine. Parce que l’équation fédérale reste toujours insoluble. Mais le « Club des cinq », qui a la main, garde plusieurs options ouvertes. Et il revoit les libéraux ce vendredi après-midi.

Depuis deux semaines, la balle a changé de cap de façon spectaculaire. Fini le temps où les trois partis de l’ancienne suédoise minoritaire (MR, CD&V, Open VLD) monopolisaient le temps de jeu. Un autre noyau dur s’est créé, désormais « soudé » selon ses propres termes : N-VA, PS, SP.A, CD&V et CDH. Que de revirements, déjà, pour en arriver là : N-VA et PS se parlent enfin, le CD&V a « lâché » le reste de suédoise et le CDH accepte de participer après avoir juré d’aller dans l’opposition et de ne pas parler avec la N-VA. Voilà l’effet de la crise du coronavirus. Et ces choix courageux donnent sans doute envie aux protagonistes de réussir.

Ce « Club des cinq » » vous rappelle peut-être de votre enfance avec ces cinq héros intrépides de la Bibliothèque rose. Il s’agissait certes de deux garçons, deux filles et un chien. Le compte est différent dans l’univers macho de la politique belge, avec cinq hommes : Bart De Wever (N-VA), Paul Magnette (PS), Conner Rousseau (SP.A), Joachim Coens (CD&V) et Maxime Prévot (CDH). Mais tant les héros des romans de jeunesse que les ténors de la politique affrontent ensemble de nombreux périls et cherchent un passage secret. On en est à un moment décisif? Oui. Quoi qu’en politique, on ne peut jamais jurer de rien.

Quelles sont les options pour les jours à venir ?

Les missionnaires réinvitent les libéraux du MR et de l’Open VLD, ce vendredi après-midi. Bart De Wever avait pourtant exprimé il y a dix jours que « plus personne ne veut du MR » en raison de ses positions institutionnelles et économiques, mais surtout de l’attitude de son président, Georges-Louis Bouchez. Le PS se voyait bien continuer sans l’Open VLD. Mais les libéraux du Nord et de Sud ont réaffirmé mercredi « la solidité de leur union ». Et le passage par la case écologiste et les propos peu amènes des uns et des autres visaient peut-être à envoyer un signal aux libéraux, pour leur faire comprendre qu’ils ne sont pas incontournables (avec des menances indirectes, aussi, sur les majorités régionales en Wallonie et en Fédération Wallonie-Bruxelles).

Le fait que le duo Magnette- De Wever revoit les libéraux est « de bon augure », a souligne Maxime Prévot, président du CDH, à La Libre.

Le « Club des cinq » pourrait encore tenter de convaincre les écologistes. Apparemment, ce n’est pas exclu. A l’issue de la rencontre de cette semaine, les coprésidents d’Ecolo, Jean-Marc Nollet et Rajae Maouane, ont formulé un « non » assez ferme aux missionnaires royaux, mais la tonalité de Groen en Flandre, dans la communication du moins, était moins tranchée. Pour les faire monter à bord, des avancées seraient nécessaires en matière environnementales, notamment pour soutenir l’économie verte: « Les politiques climatiques sont le plus grand employeur du pays », répète à l’envi Jean-Marc Nollet. Il reste aussi ce noeud institutionnel pour les francophones: la note De Wever – Magnette serait « l’antichambre du confédéralisme », dixit Ecolo.

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Le « Club des cinq » pourrait enfin… se transformer en gouvernement, en misant sur les uns et les autres selon les dossiers. Précision utile : ce n’est pas le voeu du Palais royal, qui souhaitait la majorité la plus large possible. Mais le président du PS, Paul Magnette, n’a jamais exclu une telle option minoritaire en vogue dans de nombreux pays européens. Ces derniers jours, l’hypothèse d’un gouvernement de courte durée, avec un programme resserré de relance, avant des élections anticipées n’était pas exclue. Le tout avec des avancées institutionnelles et la préparation de’une réforme de l’Etat plus large

Nicolas Bouteca, politologue gantois,déplorait ce vendredi matin: « Un gouvernement minoritaire, gouverner pour deux ans… Les défis sont énormes (Corona, budget, énergie, climat, migration, réformes politiques et institutionnelles…-, mais le niveau d’ambition de la rue de la Loi reste bas. »

On en est là ? Oui, on en est là… En cas d’échec, on pourrait toujours revenir à une formule sans la N-VA, d’autant que le MR est désormais échaudé après les critiques à son égard. Il reste encore le blocage total et des élections à l’automne mais, pour l’heure, cela reste encore improbable au vu des urgences qui s’accumulent.

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