Lorsque Reynders s'est rendu à Tripoli, en 2012, son voyage avait été médiatisé le jour même. Pourquoi tant de discrétion aujourd'hui alors ? © BENOIT DOPPAGNE/BELGAIMAGE

Fonds libyens gelés: « Je ne peux pas m’exprimer sur une décision que je n’ai pas prise »

Le vice-premier ministre MR et ministre des Affaires étrangères Didier Reynders ne peut pas s’exprimer sur l’épineuse question de la libération d’intérêts générés par les avoirs libyens gelés par l’ONU car une telle décision, si elle a été prise, relève de la responsabilité du ministre des Finances.

Didier Reynders était aux responsabilités comme ministre des Finances lorsque l’Union européenne a transposé l’exigence des Nations Unies de geler les avoirs libyens dans le monde dans le contexte de la guerre qui a anéanti le pays. La Belgique a bloqué les fonds et continue de le faire. Lors d’une enquête judiciaire, il est toutefois apparu que des sommes importantes ont disparu depuis lors des comptes d’Euroclear à Bruxelles. Selon Didier Reynders, il existe une divergence d’interprétation entre l’ONU et l’Union européenne sur l’opportunité de bloquer, au-delà des avoirs, les intérêts générés sur ces comptes. Un rapport de l’ONU a demandé que le comité des sanctions clarifie la situation. Interrogé sur La Première (RTBF), Didier Reynders a rappelé avoir quitté le département des Finances le 6 juin 2011. C’est le ministre CD&V Steven Vanackere qui lui a succédé, puis son collègue Koen Geens.

Aujourd’hui, c’est Johan Van Overtveldt (N-VA) qui dirige le département. « Si une décision a été prise sur la libération d’intérêts, je n’étais plus ministre des Finances. Je ne peux pas m’exprimer sur une décision que je n’ai pas prise », a-t-il dit sans remettre en cause cette éventuelle décision. Didier Reynders a relativisé l’importance des sommes en jeu, quelques centaines de millions d’euros sur les milliards d’avoirs gelés. Il se dit dans le collimateur de deux ou trois parlementaires qui passent leur vie à l’interroger sur toute une série de sujets, qu’il en ait la responsabilité ou non. Au-delà, le ministre rappelle qu’une enquête judiciaire est en cours.

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