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Fin des pouvoirs spéciaux, un PS / N-VA impossible et une vague verte française qui divise

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

La politique belge entre dans sa phase post-coronavirus. Le contexte, extrêmement fébrile sur fond de déclarations de Gwendolyn Rutten (Open VLD) et d’élections françaises, n’est pas de bon augure en vue d’une solution fédérale.

Le pavé dans la mare jeté vendredi par Gwendolyn Rutten ne l’a pas été par hasard. La présidente sortante de l’Open VLD a révélé sur la VRT que la N-VA lui avait demandé de gouverner avec le Vlaams Belang, lors des longues discussions de l’été dernier pour la formation d’une majorité régionale flamande. En clair : Bart De Wever voulait briser le cordon sanitaire. La libérale était à l’origine de la création de la coalition suédoise, mais sa rivalité avec la N-VA est devenue féroce depuis la chute du gouvernement Michel sur la question migratoire, en décembre 2018, assortie d’attaques personnelles de Bart De Wever à son encontre alors qu’elle plaidait en faveur d’une Vivaldi (socialistes libéraux, écologistes et tout ou partie des sociaux-chrétiens), cet hiver. Bref, elle a des comptes à régler avec la N-VA…

L’effet de ces révélations est garanti au PS. L’unanimité est soudain revenue contre la N-VA, d’Ahmed Laaouej appelant à un « front démocratique » pour faire barrage aux extrémistes ou pseudo-extrémistes à Elio Di Rupo regrettant que l’histoire entre les deux partis aient visiblement été plus loin que prévu. Conclusion sèche du ministre-président wallon, ce lundi matin: « Si la N-VA veut collaborer avec le Vlaams Belang, il est alors totalement impensable que nous entrions dans un gouvernement avec eux ».

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Le contexte n’est pas anodin. Mardi, les pouvoirs spéciaux octroyés au gouvernement Wilmès pour gérer la crise sanitaire auront vécu. Le trio de présidents du gouvernement minoritaire – Bouchez (MR), Coens (CD&V) et Lachaert (Open VLD) – tente précisément de former un gouvernement majoritaire impliquant la N-VA.

La première option serait une coalition sans le PS, mais il convient de convaincre le SP.A et le CDH – et le jeune président socialiste flamand Conner Rousseau vend chèrement sa peau au point de rendre l’option pratiquement impossible, un libéral francophone nous disait la semaine passée que les discussions sont « très laborieuses ». La seconde implique une énième tentative de dialogue PS – N-VA – qui vient donc d’être dynamitée par les révélations de la libérale flamande. En cas d’échec, retour à la case tripartite (socialistes, libéraux, sociaux-chrétiens) : proposée par le président du PS, Paul Magnette, avec le désavantage qu’il s’agit d’une formule minoritaire. Voire retour à l’idée… d’une Vivaldi, impliquant les écologistes.

La vague verte qui a déferlé sur la France aux municipales, dimanche, fait en tout cas couler beaucoup d’encre et témoigne de la fébrilité de notre personnel politique. Fort logiquement, les écologistes francophones s’en réjouissent et y voient une confirmation de leur progression électorale d’il y a un an. Cela irrite fortement les libéraux. « Vouloir tirer des enseignements nationaux d’un scrutin municipal est déjà aventureux dans un pays avec 34.968 communes mais quand certains tentent d’en tirer des conclusions pour la Belgique, là, c’est le summum de l’approximation et d’une approche peu sérieuse », peste Georges-Louis Bouchez, président du MR. « Vu l’énergie déployée par certains libéraux depuis hier soir pour expliquer la débâcle du parti d’Emmanuelle Macron, ça doit franchement perturber vos plans, riposte un député PS, Patrick Prévot. Et tous ses élu.e.s bruxellois.e.s qui crachent sur l’écosocialisme, ce n’est pas vraiment dans l’air du temps. » On a beau prétendre ça et là que la Belgique n’est pas la France, ce qui se passe dans l’Hexagone suscite toujours débat chez nous. Et l’alliance rouge-vert de revenir soudain sur de nombreuses lèvres socialistes.

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Le bras de fer se poursuit entre les protagonistes se poursuit, fébrile et stérile . De quoi donner du grain à moudre aux déclarations du socialiste Rudy Demotte (PS), qui prédisait encore ce week-end des élections anticipées. Par crainte d’une explosion du Vlaams Belang lors d’un tel scrutin, certains partis flamands veulent pourtant à tout prix l’éviter… Y arrivera-t-on? C’est mal parti.

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