La salle offre un lieu propre, encadré et sécurisé aux usagers de drogue en grande précarité. © OLIVIER PAPEGNIES/HUMA

Feu vert du parlement wallon aux « salles de shoot »

La proposition de résolution visant la mise en place, encadrée, d’expériences pilotes de dispositifs intégrés pour réduire les risques liés aux assuétudes et à la toxicomanie dans les grandes villes wallonnes, portée par les députés cdH Benoît Drèze et Véronique Salvi, a été adoptée à l’unanimité ce mardi en commission du Parlement de Wallonie.

Ce texte, qui se traduira concrètement par la création de salles de consommation à moindre risque, répond à un impératif de santé publique, les toxicomanes bénéficiant dans ces salles de la présence et du suivi de professionnels compétents en la matière, souligne le cdH.

« Outre une consommation ‘sur place’ supervisée dans un environnement sain et sécurisé, avec l’appui d’une équipe pluridisciplinaire, les dispositifs intégrés seront également le terrain approprié pour des traitements médicaux, une orientation vers des traitements de substitution, des dépistages de maladies infectieuses et, plus largement, des consultations sanitaires et des entretiens sociaux », poursuit-il.

En 2017, 90 salles officielles de ce type étaient recensées dans 8 pays européens, dont l’Allemagne, la France, les Pays-Bas et le Luxembourg.

Selon le parti, elles ont des effets positifs tant pour les utilisateurs de drogues par injection que pour la population générale, « surtout lorsqu’elles sont intégrées dans le tissu d’autres services d’assistance locale ». Elles sont ainsi associées à une réduction significative des accidents par overdose et des problèmes liés à l’échange de seringues usagées sans pour autant engendrer une augmentation du nombre de toxicomanes et sans affecter les taux de rechute. Elles constituent en outre un point d’entrée important vers les services de soins et les autres services sociaux pour usagers de drogues et tendent à améliorer l’ordre public en réduisant les scènes de rue et la présence de déchets liés aux injections.

Une première expérience pilote pourrait être mise en oeuvre d’ici juin dans le centre-ville de Liège. Une autre expérience pilote pourrait également être menée conjointement à Charleroi ou dans une autre ville wallonne.

Contenu partenaire