Le musée de l'armée © Belga

EXCLUSIF: les raisons de la démission de la directrice du Musée de l’armée

Olivier Rogeau
Olivier Rogeau Journaliste au Vif

Qui pour la remplacer ? Embarrassés, le MR, la N-VA et le CD&V se concertent en coulisses, alors que le gouvernement crée l’organisme autonome qui chapeautera le musée.

En pleine dérive depuis plusieurs années, le Musée royal de l’armée (MRA), au Cinquantenaire a perdu cette semaine son « capitaine »: la francophone Christine Van Everbroeck, directrice ad interim, a jeté l’éponge. Embarrassés par cette démission, le MR, la N-VA, et le CD&V se concertent dans la plus grande discrétion pour trouver un remplaçant, nous assure-t-on. Les candidats se bousculeraient au portillon, alors qu’il ne devrait s’agir que d’un bref intérim: le War Heritage Institute, le nouvel organisme qui va chapeauter le musée, doit se mettre en place pour avril prochain et son futur directeur général sera sélectionné par le Selor, l’organe fédéral qui s’occupe du recrutement dans la fonction publique fédérale.

Officiellement, cette démission a été remise pour « des raisons personnelles et de santé ». En réalité, selon nos sources, Christine Van Everbroeck a démissionné après une réunion houleuse au cabinet de Steven Vandeput (N-VA), son ministre de tutelle. Ce clash retentissant n’aurait toutefois rien à voir avec les projets du gouvernement pour l’avenir du musée. En juin dernier, la directrice avait d’ailleurs affiché son soutien à ce plan, qui prévoit l’éviction progressive des militaires d’ici 2030 et la création du War Heritage Institute, nouvelle structure ouvrant la voie à une plus grande autonomie du musée. Cette réforme portée par la N-VA inquiète une partie du personnel, qui craint un démantèlement progressif des collections, avec à la clé leur « régionalisation ». Plus largement, le MRA est dans la tourmente en raison de l’incertitude qui pèse sur son sort, des conditions de travail et du climat général.

Le War Heritage Institute a été approuvé en conseil des ministres le 21 octobre et devrait voir le jour au printemps 2017. Doté de son propre conseil d’administration, l’organisme parastatal « de type B » intègre en son sein non seulement les missions, moyens et personnels de Musée royal de l’armée, mais aussi ceux d’autres institutions chargées du devoir de mémoire des deux guerres mondiales et des conflits dans lesquels les Belges ont été impliqués depuis 1945 : le mémorial de Beendonck, le boyau de la mort à Dixmude et l’Institut des vétérans-Institut national des invalides de guerre, anciens combattants et victimes de guerre (IV-INIG). Michel Jaupart, actuel administrateur général de l’IV-INIG, perdra ainsi son poste. Mais, selon certains, la démission de Christine Van Everbroeck pourrait lui permettre de rebondir.

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