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Elio Di Rupo et les mérites de la « recette belge »

Le Vif

Le Premier ministre Elio Di Rupo a une nouvelle fois vanté la « recette belge » en matière économique et sociale, qui a, selon lui, permis à la Belgique à traverser la crise « mieux que beaucoup d’autres pays européens », en privilégiant la rigueur à l’austérité.

Après la crise de 541 jours que le Royaume a connue (entre la démission du gouvernement Leterme II, le 22 avril 2010, et la formation de l’équipe Di Rupo, le 5 décembre 2012), le gouvernement tripartite rassemblant socialistes, libéraux et centristes a « stabilisé le pays », a-t-il affirmé sur le plateau de l’émission Internationales, diffusée dimanche midi sur TV5Monde, en partenariat avec Radio France internationale (RFI) et le journal ‘Le Monde’.

« Nous avons retrouvé de la crédibilité et nous devons continuer », a ajouté le chef du gouvernement fédéral en se disant « confiant pour l’avenir », à moins de deux mois d’élections générales (européennes, législatives et régionales). « Nous avons fait en sorte d’éviter l’austérité (…) et opté pour la rigueur en diminuant le déficit » des finances publiques. Grâce à ce jeu de compromis (entre les six partis de la coalition gouvernementale, ndlr), nous avons protégé le pouvoir d’achat des citoyens et nous avons fait en sorte de soutenir l’économie », a expliqué M. Di Rupo. « C’est ce qui a fait la recette belge », a-t-il lancé en affirmant que la Belgique avait mieux traversé la crise que d’autres pays européens et de la zone euro.

Le Premier ministre – désormais en campagne électorale – a défendu des « mesures très nettement socialistes », comme le soutien du pouvoir d’achat, le maintien de l’indexation automatique des salaires et des allocations sociales, l’augmentation des salaires et des allocations les plus bas ainsi que la diminution du prix de 2.500 médicaments. « Nous sommes certainement le gouvernement le plus social d’Europe », tout en ayant procédé à des réformes structurelles, avec une croissance estimée à 1,4% du PIB et un déficit inférieur aux 3% du PIB, a-t-il fait valoir devant trois journalistes français. M. Di Rupo s’est déclaré partisan d’une « harmonisation beaucoup plus forte » et d’une convergence des politiques sociales et fiscales » au niveau européen, avec par exemple l’instauration d’un salaire minimum européen pour combattre le dumping social. Il faut continuer à réduire les déficits, mais de manière « soutenable », a-t-il aussi plaidé. Interrogé sur les échéances électorales et la popularité de la N-VA dans les sondages en Flandre, M. Di Rupo s’est refusé à être « alarmiste ».

« On sent bien que les partis raisonnables – il a cité les trois formations qui gouvernent avec lui (le sp.a, le CD&V et l’Open Vld, ainsi que les écologistes de Groen – ne veulent pas donner trop d’espace à la N-VA ». « Ils ne veulent en aucun cas faire éclater notre pays », contrairement au parti nationaliste, a-t-il souligné en vantant leur « volonté de vaincre ».

Le Premier ministre a au passage égratigné la N-VA, comparant son discours aux « virages du circuit de Francorchamps », et son président, Bart De Wever, désormais bourgmestre d’Anvers. « Si j’en crois un certain nombre d’observateurs, ce n’est pas un très grand bourgmestre, ce n’est pas un très grand maire », a-t-il dit à l’adresse du public de la chaîne francophone.

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